Quand nous partons en voyage pour de longs
mois, nous sommes toujours confrontés au terrible dilemme : quels livres allons
nous glisser dans notre valise. Bien sûr, il y a les prix littéraires, les
incontournables des rentrées littéraires et puis, il y a ceux que vous
découvrez.
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La déchéance d'Alexis Kandilis, que nous
découvrons dans les premières pages au sommet de sa gloire, m'a été à plusieurs
moments, insupportable. Et si ce n'avait été le talent de l'auteur, je crois
que j'aurais définitivement fermé mon livre. La fin est inéluctable, on la
devine, on la sent, on la vit. On voudrait changer le cours des choses, mettre
en garde ce chef d'orchestre hanté par des traumatismes qui se dévoilent au
cours du livre, suspendre cette mélodie qui s'impose à lui, qui s'impose à nous
et qui rythme sa descente aux enfers. Il est célèbre, certes, mais tellement
humain dans sa vulnérabilité.
Sa rencontre avec Menahem qui se rend chaque
jour au chevet de son fils plongé dans le coma est magnifique et quand au
piano, le maestro Kandilis interprète "les chants des enfants morts"
de Gustav Mahler pour ramener cet enfant à la vie est absolument sublime. Le
secret qui l'a toute sa vie taraudé revient à la surface. La musique ne pansera
pas ses plaies, et, alors que sa mort se rapproche, un enfant revient à la vie.
Quel intéressant paradoxe ! Un livre bouleversant, à lire.
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