Après avoir passé 25 ans au Sénégal et m'être régulièrement régalée chez mes amis le jour de la Tabaski, j'étais loin de m'imaginer que l'on pouvait célébrer cette fête, ailleurs, en Afrique, sans sacrifier de mouton.
Bien
sûr le Burundi n'est pas le Sénégal et le pays ne compte que 10 %
de musulmans, mais une Tabaski sans mouton, c'est quoi ça ?

Le
lendemain, je vois Mohamed, un Sénégalais installé à Bujumbura.
Mais dis-moi qu'est-ce que tu as fait pour la fête ? "Hé waï,
vraiment, c'est un casse-tête quoi, moutons amoul" ! Mais alors
? " man z'ai acheté un zigo de chèvre". "Bajul de",
répondis-je, pleine de compassion.
Une
semaine plus tard, assise au Club house du golf, j'ai voulu en savoir
plus. "Pourquoi est-ce si difficile de manger du mouton dans
votre pays" ? j'ai aussitôt senti la consternation dans les
regards. Ça ne peut être qu'une étrangère pour poser une question
aussi stupide. "Mais le mouton, ce n'est pas de la viande noble,
c'est de la viande pour les pygmées". Ah oui, alors vous ne viendrez pas à
mon méchoui, insistai-je en souriant. Le silence fut leur réponse.
J'ai compris que ma prochaine Tabaski serait tout aussi inexistante
que la première. Au fait mes amis, vous faites quoi l'année
prochaine à Dakar ?
PS : Désolée pour ma transcription du ouolof !
PS : Désolée pour ma transcription du ouolof !
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