dimanche 20 janvier 2013

Burundi, Gitega et les tambours royaux de Gishora. L'arnaque !

A deux heures de route de Bujumbura, car il faut dépasser les camions poussifs dans les lacets auxquels sont accrochés des cyclistes téméraires, Gitega, la première capitale du Burundi, est une adorable petite ville accrochée au flanc des collines. La couleur de brique donne à cette grande bourgade une atmosphère douce et apaisante et les bâtiments nous rappellent la présence belge, française mais aussi allemande.

Après avoir vu le fort transformé aujourd'hui en prison, parcouru de long et en large la route principale, photographié les maisons à arcades, jeté un coup d’œil au marché, nous nous sommes rapprochés de l'église et du grand monastère, parfaitement entretenus, qui témoignent de l'importance de la religion dans cette partie du pays. Et puis, retour sur nos pas, la route principale -et rien n'avait changé-, nouvelles photos -il fallait bien justifier notre présence- et halte dans un restaurant.


Après voir mangé avec plaisir des brochettes de chèvre, une question à un serveur. Que nous reste-t-il à visiter ? Le musée bien-sûr mais aussi les tambours royaux de Gishora. Dilemme. Nous avons prévu de rentrer le jour même à Bujumbura. Courte consultation. Nous  optons pour les tambourinaires. Mais où se cachent-ils nous ne les avons pas vus ? Et quand on vous répond en Afrique : "pas loin, tout droit, à quatre kilomètres, juste à l'entrée de la ville", vous êtes sûrs que les choses vont se corser.

Et effet après avoir suivi scrupuleusement les indications, nous n'avions pas vu l'ombre d'un tambour. Nous tendons notre papier avec le nom du village mentionné dessus. En vain, tout  le monde ne sait pas lire. Enfin, quelqu'un qui peut nous renseigner, et en français. "C'est par là". Nous levons les yeux et découvrons que nous sommes en face de la pancarte. L'unique que nous trouverons d'ailleurs. "Et maintenant c'est à neuf kilomètres de piste". Rien ne nous rebute. Mais la piste se dédouble à plusieurs endroits. Nous imitons les gestes des tambourinaires. Ça marche. Après une demi-heure nous voici enfin arrivés.

Pas de chef de village. Bizarre. Il devrait être là pour organiser la visite. Nous attendons. Quelques curieux nous encerclent puis un homme encore jeune s'approche de nous. Nous voulons écouter les tambours. D'accord, le prix que l'on nous propose est déjà majoré par rapport à celui annoncé par le serveur. 5 000 F Bu. Nous acceptons. D'autres personnes arrivent. Conciliabule. Avant de nous installer, je demande une dernière fois le prix. 100 000 F bu pour 20 mn. Pardon ? Il répète le même montant. Je suis pas sûre d'avoir bien entendu. Il écrit le montant dans sa main. Aucune erreur possible. Nous décidons de partir. Il veut négocier le prix. Nous refusons. Nous n'aurons pas entendu les tambours royaux de Gishora.

Nous sommes touristes certes, mais pas idiots.  A l'avenir, il serait souhaitable pour ne pas décourager les rares touristes qui viennent au Burundi que des mesures soient prises et pourquoi ne pas commencer tout simplement par inscrire les prix à l'entré comme cela se fait dans la plupart des lieux touristiques à travers le monde ?

mardi 8 janvier 2013

L'Afrique du Sud : Le Cap et sa région



Vieux domaine de vigne

La gare de Muizenberg

Plein les plages (St. James)
Belle flore
Phoque et son petit au Cap de bonne l'Espérance






Après le repas...
... à l'extrémité ...


... de Cape Point
Protéa

Priorité aux Babouins

au retour: Hout Bay

lundi 7 janvier 2013

L'Afrique du Sud : Noël avec les pingouins

L'année dernière, pour les fêtes de fin d'année, nous avions décidé de partir au Canada, au Québec, pour être dépaysés, nous qui habitons dans l'hémisphère sud, pas loin de l'équateur. A notre arrivée, pas de neige, que de rares flocons qui fondaient immédiatement. Alors, pour vivre notre expérience quasi-polaire, nous sommes partis, dans un chalet, dans les Laurentides et là, des températures négatives, de la neige, une voiture qui dérape sur les chaussées verglacées et une balade en chiens de traîneau avec un vent glacial qui nous fouettait le visage. Enfin un Noël exotique, nous étions-nous exclamés, les mains et les pieds à moitié gelés.

Après cette expérience qui fut immortalisée par des dizaines de photos, nous sommes revenus à la raison et avons opté, cette année, pour des températures plus clémentes. L'Afrique du Sud, en été donc, et la découverte de Cape Town et de sa région.



La caméra en bandoulière, nous sommes allés à la rencontre des pingouins. Je l'ignorais, mais non loin de Cape Point des colonies de pingouins, bien campés sur leur pattes, l’œil mi-clos, face à la mer, semblent contempler l'horizon. Peut-être pensent-ils à ses navigateurs qui bravent le Cap de Bonne Espérance appelé jadis le Cape of Storms. Puis, comme pour signifier leur ennui face à l'océan, ils secouent la tête, effectuent un petit battement d'ailes ou de nageoires (hum ce sont des oiseaux qui ne volent pas mais qui nagent sous l'eau), et s'adressent à leurs voisins. Parfois même ils émettent des sons bizarres, des sons de pingouins.

Les pingouins sud-africains présentent la particularité d'être petits de taille. Les bébés sont facilement reconnaissables à leur épais duvet qui les fait ressembler à des peluches. Les adultes, quant à eux, ont dessiné sur le torse blanc une grande ligne noire et, chose étonnante, chaque pingouin possède un nombre de points noirs qui le rend unique et reconnaissable de ses enfants.
      J'aurais pu passer des heures à les observer et surtout à les regarder se déplacer car une démarche de pingouin, c'est attendrissant, mais quand un homme politique ou un acteur marche comme un pingouin, là, ça devient vraiment risible.

dimanche 6 janvier 2013

L'Afrique du Sud : un pays en noir et blanc

Je sais, le titre va vous faire frémir et je vous imagine déjà vous offusquer par ce jeu de mots qui peut sembler inapproprié dans un pays encore marqué par la discrimination raciale. Et pourtant, après mon premier séjour dans ce pays aux magnifiques paysages, je rentre à Bujumbura avec un sentiment mitigé. Tout n'est pas blanc, tout n'est pas noir.
La place Nelson Mandela à Sandton

Notre hôtel à Sandton
Sur les conseils avisés d'amis africains, noirs, nous avons réservé une chambre dans la banlieue résidentielle de Sandton. Une résidence 5 étoiles tenue par un couple Sud Africain, blanc, charmant, disponible qui, comme tous ses voisins, vit dissimulé derrière de hauts murs sur lesquels on lit "armed response". Dans les rues, pas de trottoirs, ce n'est pas utile, personne ne marche. Tous les propriétaires de ces grandes demeures se déplacent dans de grosses voitures, souvent allemandes, et les rares piétons que l'on croise sont les nannies, les cuisiniers ou les jardiniers qui, à leur descente du travail, courent derrière un taxi-bus blanc pour rentrer chez eux, là où le soleil ne se réfléchit non pas sur l'eau de la piscine, mais sur la tôle ondulée de leurs baraques. Ces images, je les croyais à jamais enterrées et pourtant je les ai revues. Bien sûr, j'ai voulu savoir si dans cette belle banlieue, on pouvait trouver quelques personnes aux caractéristiques physiques moins européennes. "Mais oui, if they are educated and can afford it", m'a répondu la propriétaire du lodge qui venait de m'expliquer, avec des trémolos dans la voix, combien elle avait aimé sa nanny quand elle était enfant et combien la ségrégation raciale avait été une hérésie.

     Des noirs dans les quartiers huppés, même peu nombreux, tant mieux, la réconciliation raciale est donc en route, mais pourquoi dans les townships (et pas dans tous), les seuls blancs que l'on voit sont des touristes tenus de suivre un parcours parfaitement balisé ?

...avec des clicks dans son nom
Notre guide á Prétoria 
     Nos visites de Jo'burg et de Prétoria se sont déroulées avec des chauffeurs d'origine Zoulou ou Xhosa, drôles, pleins d'humour, pour nous expliquer une histoire qui ne l'était pas. De la haine, je ne l'ai pas perçue, mais des questions qu'ils nous renvoyaient, pour nous obliger à réfléchir et à découvrir un quotidien, leur quotidien, où les inégalités et les écarts sociaux annihilent toute lueur d'espoir. Et puis ce fut la visite de Cape Town, les taudis près de l'aéroport que l'on dépasse à toute allure et que notre guide, une sexagénaire boer, n'osait à peine nous montrer. Une image dégradante pour une ville où des maisons d'un luxe insolent surplombent la mer. Ce pays immense, où des efforts ont déjà été entrepris pour réserver des emplois à compétence égale aux noirs,  pour construire des habitations, pour assainir les townships en favorisant l'accès à l'eau et en multipliant les toilettes publiques par exemple, me donne l'impression d'être encore un pays en transition, qui se développe à deux vitesses et où la nation arc en ciel s'observe mais ne communie pas.


Musée en hommage à la résistance des élèves en 1976



SOWETO encore et toujours

SOWETO la rue Vilakazi
des deux prix Nobel Desmond Tutu et Nelson Mandela
quartier moderne de SOWETO
SOWETO maison construite
jadis par le gouvernement




mercredi 2 janvier 2013

Ayélé fille de l'ombre à nouveau disponible

Existe aussi en Allemand !



Après une rupture de stock, mon roman "Ayélé, fille de l'ombre" est à nouveau disponible, en français et en allemand. On peut le trouver dans les librairies en-ligne sur Books on Demand et Amazon, en version livre et en numérique, dans les deux langues.


Quelques réactions : 

C'est l'un des plus beaux livres que j'ai lu ces derniers temps, et à la fin j'ai commencé à pleurer, même en sachant que c'est "seulement" une histoire. Véronique a un nouvel admirateur. Son style d'écriture est vraiment très beau. Ce livre est un héritage pour tous ceux qui vivent entre les deux mondes de l'Afrique et de l'Europe. Super!

Un style et un langage merveilleux, mais surtout une histoire incroyable! Je souhaite au livre une grande diffusion, afin que les gens avec un sort semblable prennent courage et ceux qui ne peuvent pas s'imaginer quelque chose de pareil, élargissent leur vision du monde.

Schlanke pointierte Sprache erzählt bildhaft, leichtfüßig und präzise, sehr angenehm zu lesen. Tolle Übersetzung, in der  das französische Original noch schön zu "hören"ist ; hin und wieder kleine Sarkasmen oder Ironien. (Fünf *****, weil es nur fünf gibt).


Nun habe ich in wenigen Tagen Ayélé, Tochter im Schatten gelesen, obwohl ich höchst ungern längere Texte am PC lese. Ich bin sehr berührt, vor allem von der ersten Hälfte und musste mehrmals innehalten, um zu verdauen. Die Art von Véroniques Beschreibung ist exquisit in der Beobachtung und der Charakterisierung der Menschen, auch die feine Ironie und der vielfach selbstheilende Humor... Alles in allem ein riesiger Bogen, der aufwühlt und die Leser verändert, das ist großartig!

Pour en savoir plus - Mehr darüber

 

mardi 1 janvier 2013

Metin Arditi: Prince d'orchestre


Quand nous partons en voyage pour de longs mois, nous sommes toujours confrontés au terrible dilemme : quels livres allons nous glisser dans notre valise. Bien sûr, il y a les prix littéraires, les incontournables des rentrées littéraires et puis, il y a ceux que vous découvrez.
Pour moi, le roman de Metin Arditi fut une très belle rencontre avec un monde musical que je ne connaissais pas ou si peu. Malgré la beauté des opéras qui accompagne la lecture du roman, nous découvrons la fragilité d'un chef d'orchestre trop brillant, trop exigeant, trop génial sans doute, dont l'assurance du début se craquelle au fil des pages. Une vie où les projecteurs s'éteignent pour illuminer son rival.
La déchéance d'Alexis Kandilis, que nous découvrons dans les premières pages au sommet de sa gloire, m'a été à plusieurs moments, insupportable. Et si ce n'avait été le talent de l'auteur, je crois que j'aurais définitivement fermé mon livre. La fin est inéluctable, on la devine, on la sent, on la vit. On voudrait changer le cours des choses, mettre en garde ce chef d'orchestre hanté par des traumatismes qui se dévoilent au cours du livre, suspendre cette mélodie qui s'impose à lui, qui s'impose à nous et qui rythme sa descente aux enfers. Il est célèbre, certes, mais tellement humain dans sa vulnérabilité.
Sa rencontre avec Menahem qui se rend chaque jour au chevet de son fils plongé dans le coma est magnifique et quand au piano, le maestro Kandilis interprète "les chants des enfants morts" de Gustav Mahler pour ramener cet enfant à la vie est absolument sublime. Le secret qui l'a toute sa vie taraudé revient à la surface. La musique ne pansera pas ses plaies, et, alors que sa mort se rapproche, un enfant revient à la vie. Quel intéressant paradoxe ! Un livre bouleversant, à lire.