lundi 13 mai 2013

Le Café Gourmand, un an déjà !


Il y a un an, la France élisait son nouveau président. La communauté française du Burundi se rendait à l'ambassade, et, après l'isoloir, de quoi parlait-elle ? Des élections ? Non, pas uniquement, mais de l'ouverture du Café Gourmand et de sa baguette aussi croustillante que celle qu'on achète là-bas, où l'on ne rigole pas avec la gastronomie. Discrètement coupée, dans un bureau, à l'abri des regards, quelques chanceux avaient pu la goûter après leur devoir civique accompli. Un morceau de pain mangé avec délectation. N'était-ce pas un avant-goût du paradis !
Si le premier anniversaire du Président français a été ultra médiatisé pour des raisons que je me garderai de commenter, l'anniversaire du Café Gourmand qui a contribué à embellir la vie d'une bonne partie de la population de Bujumbura fut nettement plus discret. Comme à l'accoutumée, les clients allaient et venaient, les bras chargés de pains et de pâtisseries, pendant que d'autres, attablés, bavardaient ou profitaient de la connexion internet gratuite.
Alors que je sirotais un jus de fruits, le regard vague, un détail attira soudain mon attention. Un homme, jeune, vêtu d'une veste blanche avec un col bleu, blanc, rouge fit irruption dans la salle. Je n'en croyais pas mes yeux : quoi, l'un des Meilleurs Ouvriers de France (MOF), ici, à Bujumbura, au Café Gourmand ? Unbelievable ! Il fallait que j'en aie le cœur net. Après avoir passé quelques minutes toutes antennes sorties et les yeux comme les caméléons, je l'ai happé dès qu'il est repassé. Un scan rapide de sa blouse me confirma que Sylvain Herviaux était bel et bien MOF, lauréat de l'année 2011. Que de persévérance, de travail, et d'abnégation pour avoir le droit de porter ce col distinctif ! En effet, depuis 1969, date de création de ce concours, seulement 77 boulangers dans toute la France ont obtenu ce titre qui est la consécration absolue. Ce concours extrêmement difficile se déroule sur dix huit mois et voit au cours des épreuves les rangs se clairsemer. Seule une poignée de candidats pourront accéder à la finale et prouver leur maîtrise totale de leur métier de boulanger (création de nouveaux pains, nouvelles saveurs, nouvelles formes), et démontrer leur talent de créateur et d'artiste. Car, comment reproduire la phrase imposée en 2011 : « Blaise Pascal, cet Auvergnat de Génie » si l'on n'est pas soi-même génial ! Et Sylvain Herviaux, grâce à un travail titanesque, a su représenter, à l'identique, et en pain, le bureau de Pascal.

Mais, que Diable faisait-il ici, à Bujumbura, au Café Gourmand, à des milliers de kilomètres de Boisgervilly où il fit ses premiers pas de boulanger avec son père et son grand-père ?

Formateur et ami de Hermann Ferga, Directeur du Café Gourmand, Sylvain Herviaux était déjà venu au Burundi, il y a un an, pour, ensemble, former le personnel et mettre en place une gamme de pains, viennoiseries et pâtisseries. Cette année, pour ce premier anniversaire, sa mission était de poursuivre ce qui avait été initié et de tester les nouveaux produits que vous découvrirez bientôt. Mais, si le Café gourmand a réussi son pari de maintenir une excellente qualité, d'innover, et d'aller au-delà des attentes de ses clients, ses ambitions n'en restent pas là. Avec la complicité de Sylvain, le Café Gourmand a l'intention de faire rayonner le Burundi sur le plan international en se présentant à la Mondiale du pain en ... 2017. Au fait, une question : n'est-ce pas la date des prochaines élections présidentielles françaises ?

mercredi 1 mai 2013

RDCongo - Visite à Baraka, Sud-Kivu

Baraka en quelques images (merci Luca et Eric)

Baptisée Baraka au 19ème siècle par les Arabes qui étaient venus s'installer dans cette ville du Sud Kivu, dans le territoire de Fizi, Baraka, abandonnée par la chance ne ressemble plus à rien. Une ville au bout du monde, accessible uniquement en gros 4x4 robustes, car les routes comme vous l'avez vu dans le message précédent, sont une torture pour la colonne vertébrale.
Camion renversé
Avec les pluies récentes, les routes se sont encore dégradées et le voyage se transforme en véritable expédition. Près de cinq heures maintenant pour relier Bujumbura à Baraka. Des ponts ont été emportés par les eaux et les énormes crevasses qui se sont formées laissent perplexes les chauffeurs non expérimentés. On ne compte plus les camions qui se renversent et les véhicules qui s'embourbent et sur certains tronçons il est recommandé de partir à plusieurs véhicules pour pouvoir être aidés dans les moments critiques, lorsque votre voiture disparaît dans les trous et que seul son toit est encore visible.
Pont emporté par les eaux
Et, toutes ces heures de routes, de fatigue et de stress, pour quoi ? Parce que, dans toute cette désolation les populations ont besoin des humanitaires, sur place, pour bénéficier de leur savoir et de leur aide dans leur quotidien. Belle initiative mais que la route est longue pour que toutes ces personnes puissent, elles aussi, avoir un jour accès à tout ce qui nous semble si normal: l'eau, l'électricité, la santé et l'éducation.

Petite fille sans jouet
Des enfants se sont construit une balançoire
Ecole en banlieue
Rue principale de Baraka
Marché de Baraka
Mur du stade Maendeleo de Baraka
Piste d'atterrissage de Baraka où des avions humanitaires se posent encore
Une rue de Baraka
Au bord du lac Tanganyika près du centre de Baraka




Cases au compound du projet humanitaire GIZ