Il est 23 heures, lundi. La répétition a commencé depuis une heure quand, soudain, le chef d'orchestre cesse toute activité et se tient l'épaule. Une pierre vient de le toucher et d'autres ont été projetées sur les musiciens et les chanteurs. Les projecteurs sont aussitôt braqués sur la colline, mais il est trop tard. Les malfaiteurs ont détalé. La répétition est immédiatement interrompue. Le chef d'orchestre rejoint sa loge et les musiciens rangent leurs instruments. Après quelques minutes d'attente, on demande au public de bien vouloir quitter les lieux. Devant le théâtre un véhicule du samu puis arrivée de la police. Quelle sera l'issue ? L'opéra va-t-il être maintenu ? Le lendemain, nous découvrons que la répétition est maintenue mais avant de commencer, un agent de sécurité prend la parole pour expliquer les mesures mises en œuvre pour assurer la protection des musiciens et du public jusqu'au 5 août : interdiction de l'accès à la colline, présence d'agents sur la colline aux abords du théâtre, etc..
Le public accueille chaleureusement le chef d'orchestre pour avoir accepté de continuer sa prestation malgré les incidents de la veille. Un grand merci à lui !
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mercredi 29 juillet 2015
dimanche 26 juillet 2015
Les chorégies d'Orange. Opéra. "Carmen, une erreur de Casting" ?
Je sais. Mon texte ne va pas faire l'unanimité. Mais j'écris ce que je pense, comment j'ai ressenti Carmen, en tant que spectatrice qui a le droit de s'exprimer.
A quoi s'attendre quand on va écouter Carmen ? A entendre une voix, belle, avec des cordes vocales, des vraies, qui emplissent le théâtre et transportent des émotions. Et puis, on s'attend à une Carmen pleine de fougue, d'insolence et de verve. Une gitane sans vergogne et libérée. Mais où était cette Carmen ici, aux chorégies d'Orange ? Je l'ai attendue, en vain. Je n'ai eu qu'une Carmen insipide, "aseptisée", belle, certes, mais sans caractère. Enfin, une Carmen sans panache interprétée par la mezzo-soprano Kate Aldrich dont la voix n'était pas toujours audible. Était-ce une erreur de casting ? N'y avait-t-il pas d'autres interprètes disponibles ? Quelques jours auparavant, par curiosité, j'ai surfé pour voir quelles étaient les interprètes remarquées de Carmen et j'avais été séduite par la prestation, au Covent Garden, de l'italienne Anna Caterina Antonacci pleine de charisme, de sensualité, et d'énergie. Comme on peut se l'imaginer.
Cet opéra dirigé par Mikko Franck dont l'entrain n'était pas vraiment perceptible, m'a paru long et pesant et si vous ajoutez une mise en scène minimaliste composée de cartes géantes posées sur la scène (mais j'ai trouvé l'idée originale) et des costumes noirs comme la mort, je dois avouer que je n'étais pas mécontente après trois heures de voir Carmen poignardée par Don José. Comment s'ennuyer pendant cet opéra ? Heureusement Jonas Kaufmann qui a une voix magnifique et un vrai talent d'acteur et Inva Mula pleine de sensibilité dans le rôle de Michaela ont atténué ma déception. Après la générale j'étais prête à revendre ma place pour la représentation. Je me suis finalement ravisée, avec le secret espoir que Kate Aldrich se glisserait enfin dans la peau de son personnage et que Mikko Franck se réveillerait et donnerait plus de vie à cet opéra. Tel ne fut pas le cas. Bientôt Il Trovatore. Wait and see !
A quoi s'attendre quand on va écouter Carmen ? A entendre une voix, belle, avec des cordes vocales, des vraies, qui emplissent le théâtre et transportent des émotions. Et puis, on s'attend à une Carmen pleine de fougue, d'insolence et de verve. Une gitane sans vergogne et libérée. Mais où était cette Carmen ici, aux chorégies d'Orange ? Je l'ai attendue, en vain. Je n'ai eu qu'une Carmen insipide, "aseptisée", belle, certes, mais sans caractère. Enfin, une Carmen sans panache interprétée par la mezzo-soprano Kate Aldrich dont la voix n'était pas toujours audible. Était-ce une erreur de casting ? N'y avait-t-il pas d'autres interprètes disponibles ? Quelques jours auparavant, par curiosité, j'ai surfé pour voir quelles étaient les interprètes remarquées de Carmen et j'avais été séduite par la prestation, au Covent Garden, de l'italienne Anna Caterina Antonacci pleine de charisme, de sensualité, et d'énergie. Comme on peut se l'imaginer.
Cet opéra dirigé par Mikko Franck dont l'entrain n'était pas vraiment perceptible, m'a paru long et pesant et si vous ajoutez une mise en scène minimaliste composée de cartes géantes posées sur la scène (mais j'ai trouvé l'idée originale) et des costumes noirs comme la mort, je dois avouer que je n'étais pas mécontente après trois heures de voir Carmen poignardée par Don José. Comment s'ennuyer pendant cet opéra ? Heureusement Jonas Kaufmann qui a une voix magnifique et un vrai talent d'acteur et Inva Mula pleine de sensibilité dans le rôle de Michaela ont atténué ma déception. Après la générale j'étais prête à revendre ma place pour la représentation. Je me suis finalement ravisée, avec le secret espoir que Kate Aldrich se glisserait enfin dans la peau de son personnage et que Mikko Franck se réveillerait et donnerait plus de vie à cet opéra. Tel ne fut pas le cas. Bientôt Il Trovatore. Wait and see !
Les chorégies d'Orange, Concert symphonique "MAKNIFIK"
Huit mille personnes assises, en silence, sur les gradins inconfortables du théâtre romain d'Orange. Au programme ce soir, un concert symphonique avec au programme Berlioz, Poulenc, Saint-Saëns, sous la direction de Myung Whun Chung. Dans la première partie, Berlioz, Le Carnaval Romain. Excellent mais nous attendons tous le concerto pour pianos et orchestre en ré mineur de Poulenc. Les deux pianistes arrivent Nicholas Angelich et Martha Argerich. Le public les acclame mais laisse percevoir sa préférence pour la pianiste argentine aux cheveux gris.
La soirée est douce. Le mistral a cessé de souffler et les chauves-souris s'interdisent de traverser la scène pour ne pas rompre la magie de l'instant. Les notes montent légères sous la présence autoritaire d'Auguste. La musique parle à nos cœurs et à nos âmes et nous savourons cet instant de fusion. Trop court hélas. Nous aurions aimer les écouter encore et encore. Les deux pianistes sont ovationnés. Le public ne veut pas les laisser partir.
Et là, inattendu et grandiose, pour le Bis, ils interprètent une valse et romance à six mains de Sergueï Rachmaninov avec Myung Whun Chung lui même considéré comme un excellent pianiste. Nous avons le sentiment de vivre un moment unique et, à la fin du concert, un ami allemand mélomane averti en oublie la langue de Goethe et de bonheur s'exclame : MaknifiK, apsoloument maknifiK !
Et là, inattendu et grandiose, pour le Bis, ils interprètent une valse et romance à six mains de Sergueï Rachmaninov avec Myung Whun Chung lui même considéré comme un excellent pianiste. Nous avons le sentiment de vivre un moment unique et, à la fin du concert, un ami allemand mélomane averti en oublie la langue de Goethe et de bonheur s'exclame : MaknifiK, apsoloument maknifiK !
jeudi 7 août 2014
Les chorégies d’Orange : Otello malgré moi
Après
une
double déception avec
Roberto Alagna en 2012
dans
Turandot et son absence en 2013, j'avais
décidé cette année de le boycotter
purement
et simplement.
Mes billets avaient
été achetés
pour Nabucco et Carmina Burana
mais pas Otello. En revanche, j'avais décidé d'assister à des
concerts de piano à La Roque d'Anthéron, Lourmarin, l'Etang des Aulnes. Et
je m'en portais très bien.
Des amis me pressaient d'aller l'écouter mais je restais droite dans mes bottes. Niet. Le sort en décida autrement. A deux reprises on m'a proposé des places gratuites pour Otello. La première fois j'ai décliné l'offre, heureuse, j'écoutais David Bismuth à Lourmarin, mais la deuxième fois, pour la représentation du 5 août, on me proposa, une heure avant le spectacle à nouveau deux places, et bien placées de surcroît. Pas d'excuses, hélas, j’étais à Orange ! Comme les échos que j'avais entendus étaient plutôt favorables, j'ai saisi mon coussin et hop, allons voir Otello. Au pire, je ne regretterai pas d'avoir dépensé 200 euros si sa prestation n'est pas bonne. Et là, agréable surprise, j'ai trouvé que Roberto Alagna avait bien chanté, en tout cas, il avait honoré son contrat, et Inva Mula que j'avais rencontrée quelques jours plus tôt et que j'avais déjà entendue dans la Bohême fut égale à elle même. Finalement, cette soirée à laquelle je ne voulais pas assister fut un agréable moment. Comme quoi, il est parfois bon de vaincre ses réticences.
Des amis me pressaient d'aller l'écouter mais je restais droite dans mes bottes. Niet. Le sort en décida autrement. A deux reprises on m'a proposé des places gratuites pour Otello. La première fois j'ai décliné l'offre, heureuse, j'écoutais David Bismuth à Lourmarin, mais la deuxième fois, pour la représentation du 5 août, on me proposa, une heure avant le spectacle à nouveau deux places, et bien placées de surcroît. Pas d'excuses, hélas, j’étais à Orange ! Comme les échos que j'avais entendus étaient plutôt favorables, j'ai saisi mon coussin et hop, allons voir Otello. Au pire, je ne regretterai pas d'avoir dépensé 200 euros si sa prestation n'est pas bonne. Et là, agréable surprise, j'ai trouvé que Roberto Alagna avait bien chanté, en tout cas, il avait honoré son contrat, et Inva Mula que j'avais rencontrée quelques jours plus tôt et que j'avais déjà entendue dans la Bohême fut égale à elle même. Finalement, cette soirée à laquelle je ne voulais pas assister fut un agréable moment. Comme quoi, il est parfois bon de vaincre ses réticences.
mercredi 6 août 2014
Musicales en Tricastin - Un festival à découvrir
Pour ceux qui habitent la
région ou qui viennent chaque année passer leurs vacances en
Provence, je vous recommande, si vous êtes amateurs de musique
classique, le festival « Musicales en Tricastin ».
Bien-sûr, il n'est pas aussi
prestigieux qu'Aix-en-Provence, il
n'est même pas question de les comparer car l'approche même est
différente. Toutefois,
on ne peut qu'apprécier la qualité des concerts et saluer
l'initiative
de Monsieur et Madame Boucharlat et
de leur fils le pianiste Pierre-laurent,
pour avoir créé ces
rencontres musicales.
Depuis
déjà treize ans, ils
mettent,
chaque année, la
musique classique à la portée de tous et
fidélisent des spectateurs toujours plus nombreux.
Leur
approche n'est pas
élitiste, ni snob. On
vient parce qu'on aime la musique
et pas pour être vus,
ni pour se gargariser
dans des salons
feutrés. D'abord,
il n'y en a pas. Non,
l'ambiance est familiale, mais ne
vous méprenez pas car
la programmation n'en
est pas
moins alléchante et
les interprètes
qui s'arrêtent au
festival « Musicales en Tricastin » mènent aussi
une carrière
internationale et se
produisent au très sélect festival de piano de la Roque d'Anthéron.
Cette année, une semaine de
musique du 18 au 25 juillet avec des concerts donnés dans la cour du
château de Suze la Rousse (La nuit du piano et la nuit de la musique
de chambre) et à Saint Paul Trois Châteaux (une petite musique de
nuit, le Concert Impromptu, un récital lyrique et pour clore le
festival un spectacle lyrique, voir détails sur internet www ).
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Orange - Où sont les touristes ?
Comme chaque année, je suis dans le sud de la France, à Orange et
cette fois, je cherche désespérément les touristes. Les terrasses
sont quasiment vides et quelques badauds se promènent, à pas lents,
l'appareil photo en bandoulière pour immortaliser leur ennui.
Heureusement pour les spectacles des chorégies, les rues s'animent,
mais ses visiteurs, hélas, ne restent pas. Tout au plus une nuit et
le lendemain ils se font conduire
en
gare d'Avignon pour regagner leurs pénates ou
des lieux plus animés.
Après quelques jours,
le temps s'améliore,
un peu,
le soleil commence
enfin à sortir (le mistral aussi), puis
il recommence à pleuvoir, ce
qui n'encourage
pas à la flânerie. Les restaurateurs font aussi grise mine. La
saison qui a tardé
à débuter
ne laisse pas augurer
des recettes exceptionnelles
et chaque
jour qui passe, timide
et poussif, est un
manque à gagner. Si vous ajoutez
à cela
que les rares touristes comptent
leurs sous comme des auvergnats, se
partagent une crêpe ou
commandent une demie
boule de glace, sûr
que le moral des commerçants ne va pas aller crescendo et pour les
vacanciers que nous sommes, nous
avons de plus
en plus envie de rester blottis dans nos tanières.
dimanche 13 avril 2014
RDCongo : Lupita Nyong'o fait son entrée à Rubana
Rubana vous ne connaissez pas. C'est normal. Il y a trois mois je ne
connaissais pas non plus, mais là-bas, en RDC, à vingt minutes en
bateau de Baraka, sur la presqu'île d'Ubwari, des femmes viennent de
découvrir, pour la première fois, les magazines féminins et
l'actrice kényane Lupita Nyong'o.
http://blogs.lexpress.fr/styles/froggista/2014/01/13/lupita-nyongo-future-reine-des-tapis-rouges/ |
Lors d'un déplacement précédent à Rubana, il m'était venu à
l'idée de revenir voir ces femmes pour qui la beauté importait
tant, avec des magazines féminins, pour saisir leur étonnement et
enregistrer leurs réactions. L'auditoire en place, je commence à
feuilleter avec elles, les magazines africains que j'avais
sélectionnés. Le silence. Elles approchent leur visage des
mannequins immortalisés sur papier glacé et se regardent
dubitatives. Les femmes au teint clair et aux longs cheveux séduisent
et arrive enfin Lupita Nyong'o. Elles secouent la tête et froncent
les sourcils. Alors comment la trouvez-vous ? « Elle n'est
pas belle, elle est trop noire et ses cheveux sont trop courts ».
Je les laisse s'exprimer et leur montre de nouvelles photos de la
star kényane, éblouissante dans sa robe de gala rouge. La robe fait
son effet. Je leur explique qu'il s'agit toujours de la même
personne, qu'elle est africaine comme elles, qu'elle vient d'un pays
poche du Congo et qu'elle est considérée comme l'une des plus
belles femmes du monde. Les origines africaines de Lupita, la
proximité des deux pays et sa célébrité stimulent leurs rêves.
« Mais nous, qu'est-ce qu'il faut faire pour être comme
elle » ? Pour dissimuler mon embarras, je pose mon regard
sur une petite fille de 9 mois et m'attarde sur ses grands sourcils
dessinés au crayon noir. « On va s'acheter du mascara au
marché de Baraka », dit l'une d'elles d'un ton enjoué et on
sera encore plus belles qu'elle ». Lupita Nyong'o vient de
faire son entrée à Rubana. Sans doute ne retiendront-elles pas son
nom mais un après-midi d'avril, sous le grand manguier de la place
du marché de Rubana, elle aura fait naître chez ces jeunes
cultivatrices coupées du monde, l'espoir d'être, un jour, célèbres
et de voyager bien au-delà de leur presqu'île.
mercredi 2 avril 2014
RDCongo : Le Sud-Kivu en musique
Ecoute…
TEXTE ET MUSIQUE : Serge
RAMAZANI L.
Quelque
part sur terre on ne sourit plus
Quelque
part sous les cieux on ne vit plus
L’existence
elle-même, un lourd bagage
Le
bonheur, le vrai regard, en voyage
Vous
ne pouvez pas y croire
Par
peur violente de le voir
La
petite gamine vit l’enfer
La
bonne femme humiliée
Le
puissant mâle effondré
La
vieille mère châtiée
Et
La petite fille perd son cœur en fer
Ecoute le son qui dérange ton esprit
Tu
comprendras bien leurs cris
Ecoute le vent transportant leur douleur
Tu verras alors sa couleur
Violer
se tuer, violer se détruire
La
femme est précieuse, sacrée
La
violer c’est empêcher l’avenir
La
violer c’est aveuglé les années
Ecoute le son qui dérange ton esprit
Tu comprendras bien leurs cris
Ecoute le vent transportant leur douleur
Tu verras alors sa couleur (X2)
Quelque
part dans ton cœur, les larmes
Quelque
part dans tes yeux, son âme
Son
existence, son bagage
Son
bonheur, un voyage
Vous
ne pouvez pas y croire
Par
peur violente de le voir
La
petite gamine vit l’enfer
La
petite fille perd son cœur en fer
La
bonne femme humiliée
Et
la vieille mère châtiée
Ecoute le son qui dérange ton esprit
Tu comprendras bien leurs cris
Ecoute le vent transportant leur douleur
Tu verras alors sa couleur (X2)
Elles
disent…
TEXTE ET MUSIQUE : Serge RAMAZANI
L.
Où
est parti ce soleil qui brillait hier
Où
est partie cette lune qui chantait bien
Où
est parti l’amour, notre héritage
Où
est partie cette promesse si claire.
Où
est partie l’armée qui protégeait le peuple
Où
sont partis ces dirigeants sérieux
Où
est parti ce respect aux femmes
Où
sont parties ces promesses peu vraies
Ils
étaient nombreux, ils ont violé ma mère
Ils
étaient armés, ils ont violé ma sœur
Ils
étaient nombreux, ils ont violé ce bébé
Ils
ont pris mon père à la gorge
Ils
ont tiré sur mon frère
R/ Pourquoi un monde sans lois
Pourquoi les filles aux abois
On viole, on tue
On oublie ce qu’est la femme.
Pourquoi un ciel en bois
Pourquoi les hommes sans droit
On viole, on fuit
On tue sa mère, sa nation.
jeudi 6 février 2014
Histoire africaine
Sur la route, près d'Uvira (RDC), un véhicule réhaussé d'une croix en bois et de quelques fleurs déjà fanées à cause de la chaleur se déplace lentement. Un enterrement !
Dans la procession un officier que nous rencontrons souvent au bureau de l'immigration à la frontière du Burundi et du Congo. Il nous reconnaît et s'approche de nous, l'air grave, pour nous saluer. Est-ce un proche lui demande notre chauffeur qui le voit depuis déjà des années, pratiquement chaque semaine. Oui, c'est mon grand-père. Il était déjà âgé. Il avait au moins 148 ans. Quand on sait que l'espérance de vie au Congo ne dépasse pas les 60 ans. C'est plus qu'un miracle !
mercredi 1 janvier 2014
Afrique de Sud - Shakaland, une journée avec les Zoulous
A près de deux heures de voiture de Durban, si on ne se perd pas, Shakaland, bien que touristique vaut le détour. Caché dans les collines, vous pouvez y passer une journée, si vous le souhaitez, et même plus car des cases sont aménagées pour recevoir les touristes plus longtemps. De guerriers, ils sont devenus de redoutables hommes d'affaires où tout est parfaitement orchestré pour le touriste. Dès votre arrivée, un Zoulou, en tenue traditionnelle, vous accueille et vous conduit à la réception (impossible de ne pas payer) et vous choisissez votre programme : projection d'un film (dans un case climatisée), visite du village, repas zoulou et danse.
Le guide qui ne manquait pas d'humour, nous a fait découvrir les traditions et l'habitat zoulou : une case pour l'homme dans laquelle il vit seul, d'autres pour ses femmes et les enfants en bas âge, une pour les adolescentes et une autre pour les adolescents mâles, toujours à la droite pour qu'ils puissent se saisir de leur lance et attaquer l'animal du coté droit en cas de danger. Au cours de cette visite, il était intéressant d'assister au choc des cultures et des sexes : des jeunes sud-africaines, noires, attaquaient avec véhémence le guide, ses propos sur la polygamie et la soumission de la femme. La démonstration des danses guerrières vous fait froid dans le dos et vous êtes heureux de ne jamais les avoir rencontrés en face de vous.
Pendant la visite à Shakaland, la présence du roi Shaka vous accompagne car non seulement sa mère est née près du village, mais lui-même a grandi dans une colline voisine. Jusqu'à présent il demeure un culte chez les Zoulous qui représentent environ 7 % de la population sud-africaine soit près de 10 millions d'individus.
Vous ne pouvez terminer la visite sans boire de la bière dans une calebasse et à ce moment, mieux vaut ne pas penser aux dizaines de personnes qui ont déjà trempé leurs lèvres avant vous. Mais l'alcool détruit les bactéries, parait-il.
jeudi 17 octobre 2013
RD-Congo : Une case, quatre classes
Nous nous garons à côté d'un bâtiment
rectangulaire au toit de chaume, sans porte et sans fenêtre. Juste des rondins
de bois superposés. C'est une école me dit-on. Je m'approche et regarde par les
interstices. Des dizaines de minois se tournent vers moi. Un jeune instituteur
sort saluer la délégation, un vieux manuel de français à la main. Une
discussion s'engage. Il nous explique son travail et les conditions dans
lesquelles il le dispense. Dans cette école, soixante neuf enfants assis à même
le sol sont répartis en 4 sections. Pendant qu'il donne ses explications, je
m'éclipse pour entrer dans la case et
regarder de plus près tous ces enfants, trop pauvres pour espérer un jour
étudier loin de leur village. La petite Ayélé qui sommeille en moi n'est jamais
très loin et je ne peux m'empêcher de penser que si ma mère ne s'était pas
occupée de moi, j'aurais pu, moi aussi, grandir comme eux. Sans espoir.
Dans la case, deux tableaux, un devant lequel
un élève de la grande section conjugue l'auxiliaire être au futur. Certaines
terminaisons sont fausses. J'établis avec lui un langage des signes pour lui
montrer ses erreurs et qu'il les corrige. Après avoir gentiment triché dans le
dos de l'instituteur toujours occupé à palabrer, je me retourne vers le tableau
de la petite section. Aïe ça se corse. Une phrase écrite en Kiswahili. Je sens
que malgré leur intimidation de voir une Mzungu dans leur classe, ils n'ont qu'une
seule envie, se payer ma tête. Leurs yeux rigolent même s'ils essayent de ne
pas sourire. Je me lance. Après avoir lu ma phrase avec maintes hésitations, je
les abandonne à leurs éclats de rire.
Avant de prendre congés de l'instituteur, je
lui demande si tous les enfants sont là. Non, à peine 40 %. Seuls sont
présents ceux dont les parents ont pu payer les frais de scolarité : 1
Euro/mois. Ce constat me désole et je
veux me raccrocher à une perspective plus positive. Combien d'entre eux
pourront alors étudier plus tard à l'université. La réponse tombe,
brutale : aucun.
Nous remontons dans nos véhicules pour
poursuivre notre visite. Je pense aux Nations Unies et aux objectifs du
millénaire qui prévoyaient d'assurer l'éducation primaire pour tous. Bibokoboko
en est-il exclu ? Derrière moi, je laisse des dizaines d'enfants qui
resteront toujours en dehors de la marche du monde, malgré le sacrifice des
parents pour les scolariser.
jeudi 26 septembre 2013
On ne choisit pas d'aimer quelqu'un du même sexe, c'est l'amour qui choisit !
échange des anneaux. |
De la pub, ils n'en voulaient pas, ils n'en ont jamais voulu. Bien au contraire ! Leur option, la discrétion, et leur mariage fut à leur image, simple et champêtre, mais le discours prononcé à la mairie par l'un des mariés a ému l'assistance par la justesse et la profondeur du message.
"Au moment même où nous affichons notre bonheur, je pense à tous les homosexuels, garçons et filles, qui à travers le monde souffrent de ne pouvoir s'aimer au grand jour. On ne choisit pas d'aimer quelqu'un du même sexe, c'est l'amour qui choisit, décide, dirige et gouverne nos vies. Je suis heureux aujourd'hui d'épouser Lionel, l'homme que j'aime. Je suis d'autant plus heureux de me marier dans un pays démocratique qui offre le droit à tous, de pouvoir concrétiser leur amour par les liens sacrés du mariage. Je voudrais aussi ajouter que je suis heureux que notre union soit célébrée par Madame Liliane Rare, adjointe au patrimoine et à la culture car sa sensibilité, son sens de l'humanité me vont droit au cœur. Je suis fier de compter parmi ses amis." (Christophe)
mardi 17 septembre 2013
Livre : "Baho" de Roland Rugero
image: http://www.librairiepantoute.com |
Le livre de Roland Rugero "Baho", 110 pages,
édité dans le sud de la France chez Vents d'ailleurs, se lit
bien.
L'histoire est intéressante et originale. Il décrit avec
beaucoup
de finesse une société burundaise traumatisée, la barbarie des
hommes, la vulnérabilité des infirmes, en particulier celle de
Nyamuragi le muet, accusé injustement de viol. L'effet de foule,
la projection des turpitudes de chacun, la célérité à tuer un être
humain sans jugement pour assouvir une soif de vengeance et de
pouvoir, la sagesse de la vieille borgne qui suit à distance les
événements, et une fin qui me donne encore la chair de poule.
Tout
est là pour que le livre soit lu jusqu'au bout.
Mais, en tant que lectrice, si j'ai aimé le
fond de l'histoire, j'ai moins apprécié la forme. Le style est
parfois maladroit avec le goût prononcé de l'auteur à placer les
adjectifs avant les noms : " d'urgents besoins, le noble
haricot, les nobles âmes, il broie ferme poulets, le sage homme,
etc., sans compter quelques maladresses "un long moutonnement de
bruissements" ou "Il était saoul d'invitations à aller prendre
quelques coups de vin de banane, avant même d'avoir commencé à
boire".
Si le livre pèche par quelques maladresses, il reste globalement un bon livre et Roland Rugero, qui est encore très jeune, a un vrai talent d'écrivain.
Si le livre pèche par quelques maladresses, il reste globalement un bon livre et Roland Rugero, qui est encore très jeune, a un vrai talent d'écrivain.
lundi 16 septembre 2013
Théâtre à l'Institut français du Burundi : "Machine 26, couloir C"Un bon divertissement
image: http://www.iwacu-burundi.org |
Il y a deux mois, j'avais émis mon avis sur un
ténor qui avait annulé sa prestation, trois jours avant la date
fixée, aux chorégies d'Orange. Tollé général, une avalanche de
messages, souvent injurieux, m'avait été adressée car on ne touche
pas aux idoles de certains. Soit ! Chacun peut être fan de qui il
veut, tant que la liberté d'expression est respectée. En revanche,
le racisme véhiculé dans les messages qui me demandaient "de
retourner dans mon Burundi" m'interpella.
Il est bien évident que pour tous ces détracteurs qui se cachent derrière l'anonymat, un Africain ou quiconque habitant en Afrique est dépourvu de toute connaissance et de tout sens critique. Je suis de retour à Bujumbura où je réside depuis deux ans et c'est vrai qu'ici, nous ne disposons pas des infrastructures présentes dans les grandes villes européennes, ni de leur éventail culturel. Pourtant les choses bougent. Des initiatives sont prises et des spectacles se montent. Ainsi, vendredi et samedi soir, à l'institut français du Burundi était présentée la pièce de théâtre "Machine 26, couloir C". Une pièce agréable, écrite par Patrice Faye et interprétée par la troupe Burundaise Pili-pili, ce qui prouve la volonté et le potentiel culturels qui existent dans ce pays.
Malgré un prix d'entrée modique (environ trois euros) par rapport aux montants pratiqués en occident, les comédiens n'ont pas ménagé leurs efforts pour monter ce spectacle et divertir le public. Nous sommes bien loin des caprices de stars qui sont payées des milliers d'euros. Alors, pour tous ceux qui critiquent un pays qu'ils ne connaissent pas, je les invite à venir juste une fois au Burundi et ils comprendront ainsi qu'un pays, même pauvre, ne mérite pas d'être traité avec condescendance.
Il est bien évident que pour tous ces détracteurs qui se cachent derrière l'anonymat, un Africain ou quiconque habitant en Afrique est dépourvu de toute connaissance et de tout sens critique. Je suis de retour à Bujumbura où je réside depuis deux ans et c'est vrai qu'ici, nous ne disposons pas des infrastructures présentes dans les grandes villes européennes, ni de leur éventail culturel. Pourtant les choses bougent. Des initiatives sont prises et des spectacles se montent. Ainsi, vendredi et samedi soir, à l'institut français du Burundi était présentée la pièce de théâtre "Machine 26, couloir C". Une pièce agréable, écrite par Patrice Faye et interprétée par la troupe Burundaise Pili-pili, ce qui prouve la volonté et le potentiel culturels qui existent dans ce pays.
Malgré un prix d'entrée modique (environ trois euros) par rapport aux montants pratiqués en occident, les comédiens n'ont pas ménagé leurs efforts pour monter ce spectacle et divertir le public. Nous sommes bien loin des caprices de stars qui sont payées des milliers d'euros. Alors, pour tous ceux qui critiquent un pays qu'ils ne connaissent pas, je les invite à venir juste une fois au Burundi et ils comprendront ainsi qu'un pays, même pauvre, ne mérite pas d'être traité avec condescendance.
dimanche 8 septembre 2013
Michel Kayoya (1934-1972) : Une référence au Burundi
Michel Kayoya sur wikipedia |
Burundais, catholique, le père Michel Kayoya est né le 8 décembre
en 1943 à Kibumbu et arrêté durant la nuit du 13 mai 1972 à
Gitega où il sera exécuté. De 1948-1955, il passe au Petit Séminaire de
Mugera et de 1955-1958, il entre
au Grand Séminaire de Burasira où il poursuit des études de
philosophie. Il part ensuite en Belgique au Scolasticat des
Missionnaires
d'Afrique (Pères Blancs) mais décide finalement de rentrer dans
son pays natal, en 1962. Le 8
juillet 1963, il est alors ordonné prêtre
dans l'archidiocèse de Gitega .
D'une personnalité hors du commun, le père Michel Kayoya marque le
Burundi par sa pensée et exprime ses idées dans deux livres : Entre Deux Mondes (1970) et Sur
les Traces de Mon Père (1971) dans lesquels
non seulement il dénonçe la situation
socio-économique et politique de son pays, mais il
invite aussi la jeune génération à
retourner
aux sources de l'humanisme de ses pères. D'une profonde bonté et épris de justice, le père Michel
Kayoya n'a cessé de prêcher l'amour par l'exemple
jusqu'au jour de son exécution où, face aux soldats, il leur
prononça encore des paroles de pardon.
Michel Kayoya, par son action, ses livres et sa mort tragique lors
des événements de 1972, alors qu'il n'avait que 38 ans, font de lui
non seulement un héros mais une référence présente dans l'esprit de
tous les Burundais.
images de http://www.mafrome.org/ordinatio/kayoya_michel_2_livres.jpg |
Livre : Certaines n'avaient jamais vu la mer de Julie OtsukaLe voyage de la désillusion
sur Amazon |
Le périple de ces femmes japonaises commence sur le bateau, lors de
leur traversée du Pacifique à destination des Etats-Unis. Le décor est immédiatement planté. La saleté, les puces, la vétusté de leur
embarcation, les odeurs, la crasse, les punaises, tout tranche avec
leur fragilité et leur finesse. Pauvres, elles le sont, mais pas
dépourvues de leurs coutumes et de leur délicatesse. "Dans leurs
malles, elles avaient emporté un kimono de soie blanche pour leur
nuit de noces, des pinceaux à calligraphie et de fines feuilles de
papier de riz afin d'écrire de longues lettres et un minuscule
bouddha de cuivre". Cette opposition, nous allons la retrouver tout
au cours du livre. Sur le bateau qui les emmène loin de leur
famille, elles s'imaginent habiter dans une vaste maison confortable
et accueillante avec un mari aussi beau et séduisant que celui de la
photo qu'elles conservent dans un médaillon et qu'elles ne cessent
d'admirer. Mais la réalité va les frapper de plein fouet à peine
le pied posé à terre. Des hommes rustres, aux vêtements rapiécés,
les attendent pour les conduire dans leurs nouvelles demeures : "une
longue tente sous un prunier, un lit de camp dans un baraquement, un
dortoir en planche, une paillasse dans l'écurie, un tas de foin posé
sur trois caisses de pommes sous un pommier". Une pauvreté à l'état
pur que l'auteure dépeint sans ambages et qui nous fait découvrir des jeunes
femmes isolées, confrontées à un problème de langue, fragilisées,
coupées de leur famille et de leurs traditions, des jeunes
japonaises réduites à l'esclavage et exposées à la raillerie et à la
cruauté.
Ce livre est d'autant plus émouvant qu'il est actuel. La
détresse des immigrantes nous renvoie aux étrangers qui, chaque
jour, quittent leur pays, pour une vie qu'ils veulent meilleure.
Combien d'entre eux acceptent de travailler au noir, sans protection
sociale pour un salaire de misère ? Combien de jeunes femmes
trompées et abusées se retrouvent à arpenter les trottoirs des
capitales européennes sans espoir d'un avenir meilleur ? Combien
d'hommes et de femmes, trop crédules se sont installés au bout du
monde pour vivre un amour qui s'est rapidement transformé en
cauchemar ?
Enfin, ce livre, je ne lai pas lu comme un roman, mais comme une
étude sociologique et les incessantes énumérations de l'auteure qui
donnaient, au début, de la force à son récit, ont fini par me
lasser. Toutefois, "Certaines n'avaient jamais vu la mer" reste, malgré tout,
un livre intéressant.
samedi 17 août 2013
Vacances culturelles en Provence
Culture et sorties: Le Mont Ventoux |
Si une partie de la famille opte systématiquement pour le festival d'Aix et la Roque d'Anthéron, notre choix se porte sur les chorégies d'Orange. Normal, nous sommes devenus Orangeois d'adoption. Mais masos, nous ne le sommes pas et au prix des places, nous évitons soigneusement les "stars" qui nous ont déçus. Une fois, mais pas deux. Nos pérégrinations nous ont aussi conduits à Vaison-la-Romaine pour deux ballets, Dada Masilo Swan Lake et Mudéjar de la Compania Miguel Berna et naturellement Avignon pour humer cette ambiance de théâtre. Enfin, nous avons eu beaucoup de plaisir à assister à plusieurs concerts violon, piano- dans le cadre des Musicales en Tricastin organisées à Saint-Paul Trois-Châteaux et Suze-la-Rousse. S'il nous reste encore un peu de temps nous espérons bien voir l'expo de Cézanne à Matisse au musée Granet d'Aix et la boucle sera presque bouclée.
Chaque année, la mort
dans l'âme, nous devons amputer notre programme très ambitieux à
notre arrivée, car non seulement notre temps est compté, mais
surtout, pas encore doués d'ubiquité, nous ne pouvons assister à
toutes les représentations qui souvent se chevauchent. Mais qu'à
cela ne tienne, pendant notre séjour, notre cœur vit au rythme des
émotions, des découvertes et parfois des déceptions, et reboostés, nous repartons, heureux, dans nos contrées lointaines.
Jazz à Orange |
image : nosfestivals.fr |
Les chorégies d'Orange - Un Bal Masqué de Verdi : La suprématie des femmes
Pour célébrer le bicentenaire de la
naissance de Wagner et Verdi, les chorégies ont programmé deux
opéras jamais interprétés au théâtre antique d'Orange, "Le
Vaisseau fantôme" de Wagner le 12 juillet, et "Un Bal
Masqué" le 3 et 6 août. Si la deuxième représentation du
Vaisseau Fantôme avait été annulée, les deux représentations du
compositeur italien avaient été maintenues et le public s'était
pressé au théâtre antique, un coussin sous le bras, car on ne peut
oublier longtemps l'inconfort des gradins en pierre.
Si cet
opéra était une première à Orange et qu'il fut, malgré tout, un
moment agréable, il ne restera pas gravé dans les mémoires, sauf
l'interpétation des trois femmes qui, dommage pour les hommes, les
ont de loin surpassés. Kirstin Lewis soprano noire américaine de
l'Arkansas qui faisait sa première apparition aux chorégies fut
extraordinaire dans son interprétation d'Amelia, la femme infidèle,
Sylvie Brunet-Grupposo a été impressionnante par sa présence dans
le rôle d'Ulrica et Anne-Catherine Gillet, pétillante dans Oscar
fut sans doute la révélation de la soirée. Face à elles, Ramon
Vargas, le tenor mexicain qui incarnait Gustav III, roi de Suède
alias Ricardo duquel se dégageait pourtant un côté fort
sympathique manquait parfois de puissance, malgré sa voix, mais il
n'est pas donné à tout le monde de chanter à Orange, et Lucio
Gallo, le baryton, dans le rôle du comte, alias Renato, peinait avec
sa voix légèrement enrouée. Heureusement, la direction musicale
qui avait été confiée à Alain Altinoglu fut un vrai régal.
La
mise en scène de Jean-Claude Auvray très épurée, pour ne pas dire
extrêmement minimaliste, une chaise que l'on déplaçait et des
bancs, fut saluée par des huées et des sifflets à la fin du
spectacle. Enfin quelques anachronismes comme la monture des lunettes
du comte et la montre qu'il a portée au poignet pendant toute la
représentation ont contribué à perturber mon plaisir.
mardi 23 juillet 2013
Les Chorégies d'Orange - Der Fliegende Holländer - Le Vaisseau Fantôme
Le bicentenaire de la naissance de Richard Wagner qui est célébré
dans le monde entier, ne pouvait échapper à la programmation des
Chorégies d'Orange. Ainsi, son opéra « der Fliegende Holländer », « le
Vaisseau Fantôme », nous a été proposé le 12 juillet.
Étrange, malgré l'annulation de la représentation du 15, le théâtre n'était pas tout à fait plein. A croire que le compositeur allemand ne fait pas l'unanimité dans cette ville du Sud de la France. Soit, le spectacle fut intéressant, la mise en scène audacieuse et les décors ingénieux. Les voix, pourtant, et particulièrement celle du Holländer, interprété par Egils Silins, étaient parfois étouffées par l'orchestre. Phénomène plus ou moins amplifié que j'avais déjà remarqué dans les opéras des années précédentes. Egils lui-même, après la générale, m'avait confié qu'il lui était difficile d'entendre sa voix, et, avec humour, avait ajouté : « Je ne m'entends pas, mais j'estpère que c'est bon! »
Enfin, c'est dans le troisième acte, que la voix du Holländer, majestueux à la proue de son vaisseau, domine la scène quand il surprend Senta et Erik. Et c'était bon.
Étrange, malgré l'annulation de la représentation du 15, le théâtre n'était pas tout à fait plein. A croire que le compositeur allemand ne fait pas l'unanimité dans cette ville du Sud de la France. Soit, le spectacle fut intéressant, la mise en scène audacieuse et les décors ingénieux. Les voix, pourtant, et particulièrement celle du Holländer, interprété par Egils Silins, étaient parfois étouffées par l'orchestre. Phénomène plus ou moins amplifié que j'avais déjà remarqué dans les opéras des années précédentes. Egils lui-même, après la générale, m'avait confié qu'il lui était difficile d'entendre sa voix, et, avec humour, avait ajouté : « Je ne m'entends pas, mais j'estpère que c'est bon! »
Enfin, c'est dans le troisième acte, que la voix du Holländer, majestueux à la proue de son vaisseau, domine la scène quand il surprend Senta et Erik. Et c'était bon.
Les Chorégies d'Orange - Lang Lang : un moment de vrai bonheur
Incroyable, génial, inouï, extraordinaire, à la fin du concert du
pianiste chinois, les compliments et les adjectifs les plus élogieux
fusaient de toutes parts. Parfois même, des spectatrices, encore sous
l'émotion, essuyaient subrepticement une larme qu'elles n'avaient pu
retenir.
Ce fut un moment de vrai bonheur, un délice, des perles de musiques que Lang Lang nous a offertes dans l'interprétation des sonates de Mozart. Chopin, qu'il affectionne particulièrement, était d'une incroyable beauté. Les sentiments du compositeur fort, émouvant et torturé coulaient sous les doigts du pianiste.
Si l'amour du détail de Lang Lang et son maniérisme sont parfois montrés du doigt par des mélomanes confirmés, qu'importe, sa prestation fut excellente et les rappels au cours desquels il a pu laisser libre cours à sa fantaisie resteront un moment inoubliable des Chorégies.
Ce fut un moment de vrai bonheur, un délice, des perles de musiques que Lang Lang nous a offertes dans l'interprétation des sonates de Mozart. Chopin, qu'il affectionne particulièrement, était d'une incroyable beauté. Les sentiments du compositeur fort, émouvant et torturé coulaient sous les doigts du pianiste.
Si l'amour du détail de Lang Lang et son maniérisme sont parfois montrés du doigt par des mélomanes confirmés, qu'importe, sa prestation fut excellente et les rappels au cours desquels il a pu laisser libre cours à sa fantaisie resteront un moment inoubliable des Chorégies.
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