dimanche 22 juin 2014

Les cocos de mer. Un érotisme omni-présent

Difficile de ne pas voir les cocos de mer appelées plus communément les cocos fesses. Et pour cause. Si les arbres sont d'apparence normale car rien ne ressemble plus à un cocotier qu'un autre cocotier, les fruits, une fois dépourvus de leur écorce offrent une apparence où l'évocation reste sans équivoque, surtout quand on nous précise, comme si l'on n'avait pas encore compris ou que l'on sortait d'un couvent, qu'il existe la coco femelle et la coco mâle toutes les deux aussi suggestives.
Ces cocos considérées comme une pièce rares et inhérentes aux Seychelles se vendent aussi à prix d'or, de 300 à 400 euros et parfois plus en fonction de leur taille. Ces cocos protégées par le gouvernement seychellois ne peuvent pas quitter les îles sans un certificat à présenter au départ, à l'aéroport.
Leur représentation est omni-présente. Ainsi quand vous rentrez aux Seychelles, le tampon n'est pas bêtement rond, ovale ou triangulaire, non, il est en forme de jolies fesses, les tee off au golf sont aussi en forme de coco fesse de différentes couleurs, idéal pour se déconcentrer et enfin quand vous allez aux toilettes, inutile d'inscrire hommes ou femmes ou d'utiliser les symboles auxquels nous sommes habitués, une coco fesse mâle pour les hommes et une femelle pour les femmes nous permet de nous orienter parfaitement.
Enfin il existe aussi les cocos avec des fibres évocatrices qui mettent parfois votre pudeur à rude épreuve. Intriguée, j'ai demandé dans une boutique si ces articles-cadeaux se vendaient. Apparemment oui. Heureusement, je n'ai pas d'amis (enfin je l'espère) qui ont aussi mauvais goût !

vendredi 20 juin 2014

Les Seychelles : le royaume des take away

Si les Seychelles font rêver, il n'en est pas de même de la nourriture. A notre départ, des amis salivaient en évoquant les fruits de mer, les poissons à profusion et les fruits gorgés de soleil que l'on mange en faisant fi de tout savoir vivre pour mieux en apprécier la saveur.
Les pêcheurs qui partaient chaque matin en mer rapportaient quelques poissons immédiatement vendus, les fruits de mer que nous avons achetés étaient congelés et provenaient d'un autre pays africain et les fruits au grand marché de Victoria étaient aussi rares que la charité en temps de crise. Deux tranches de pastèque vendues à prix d'or, des mangues minuscules, vertes et insipides, trois corossols gris que les clients boudaient et des micros ananas jute bons à décorer une corbeille de fruits en Laponie. La déception ! Les restaurants se sont avérés tout aussi décevants et horriblement chers.
Je cherche toujours le goût du curry, de la coco dans les plats ainsi que le parfum des épices. Chacune de nos expériences s'est soldée par un échec, y compris quand en désespoir de cause, nous avons choisi des spaghettis bolognaise et pire, des hot-dogs avec du ketchup. Vous imaginez ! Alors pour ne pas sombrer dans une rancœur qui aurait à coup sûr terni nos vacances, nous avons opté pour la nourriture mode seychelloise : les take awayNous avons laissé toute idée de gastronomie derrière nous. L'essentiel n'était-il pas de se nourrir et les portions de riz que l'on nous servait chaque jour pour accompagner des plats à base de requin, de poulet, de bœuf ou de poisson avec une sauce vaguement créole nous plongeaient, les après-midis, dans une douce léthargie.

mercredi 18 juin 2014

Arrivée à l'aéroport des Seychelles : L'Afrique stigmatisée


La veille de notre départ, je regarde sur le site des Seychelles quelles sont les recommandations et les documents avec lesquels nous devons voyager. Aucun carnet de vaccination n'est requis, pas même la fièvre jaune. Je ne ne suis pas étonnée. Les Seychelles sont une destination touristique, haut de gamme qui ne souhaitent pas tracasser les touristes. Ainsi donc, munis de nos passeports uniquement, nous avons une première surprise dans l'avion quand on nous demande de préparer nos carnets pour la fièvre jaune. Moment d'angoisse. A notre descente d'avion, un employé nous conduit aux formalités sanitaires. Les Seychellois ne sont pas des africains avec lesquels il est possible de dialoguer. Les directives sont les directives. Aucune possibilité de s'expliquer. J'insiste et veux savoir pourquoi rien n'est précisé sur le site des Seychelles. La réponse tombe comme un couperet : tous les passagers en provenance de l'Afrique ou à bord d'un vol africain doivent être en règle avec leurs vaccinations même s'ils ne font que transiter à Nairobi ou Addis. « Cela signifie-t-il que nous sommes stigmatisés et que nous sommes forcément porteurs de virus parce que nous habitons en Afrique» demandais-je légèrement interloquée ? L'agent me lance un regard noir. Présentez-vous tous à l'hôpital de Victoria, lundi à la première heure. Son ton est sans réplique.

Pendant ce temps, la file des passagers avance anormalement doucement vers la sortie. Que se passe-t-il encore ? Un homme s'impatiente. « C'est toujours la même chose, dès que l'on arrive d'Afrique, on est immédiatement suspectés d'être des trafiquants de drogue et tous nos bagages sont passés au peigne fin ». En effet, nos valises sont deux fois scannées, reniflées par des chiens et nos bagages à main minutieusement inspectés. Je ne m'attendais pas à faire l'objet d'une telle méfiance car dites-moi, les Seychelles ne sont-elles pas, elles aussi, un pays africain ?

Les Seychelles : un départ pas si idyllique


Les Seychelles, une destination qui fait rêver : Les plages de sable fin et les eaux turquoises. Des clichés qui font du bien quand les pluies du Burundi viennent plomber notre moral. Alors, pour nous booster et offrir des vacances de rêve à nos deux enfants, c'est donc décidé, nous partons une semaine dans ces îles paradisiaques pour savourer le farniente, la nourriture aux doux épices et les fruits gorgés de soleil qui, rien qu'à leur évocation, me font déjà saliver.

Mais, même les tableaux les plus idylliques peuvent s'assombrir d'un coup. Ainsi, quelques jours avant notre départ, mon mari se retrouve cloué au lit à cause d'une horrible sciatique (désolée pour le pléonasme). Trouver un bon médecin dans ce petit pays de l'Est qui a même gentiment été égratigné dans le film à succès « Mais qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu », relève de la gageure. Les communications entre la France et le Burundi vont bon train. Des consultations téléphoniques et des conseils que nous suivons à la lettre et qui seront confirmés par un praticien qui nous délivre l'ordonnance miraculeuse. Mais les miracles, sauf à Lourdes, ne sont pas immédiats et c'est en fauteuil roulant que le patriarche se déplacera dans les aéroports. Je reconnais. Ça fait un peu éclopé au troisième degré. Mais nous sommes tous unis devant la douleur. L'hôtesse annonce notre vol. Le fauteuil roulant nous permet de passer devant
 tout le monde. Nous voilà tous installés dans l'avion. Plus rien ne peut plus nous arrêter. A nous les Seychelles, le soleil, la mer et les anti inflammatoires !