Pour célébrer le bicentenaire de la
naissance de Wagner et Verdi, les chorégies ont programmé deux
opéras jamais interprétés au théâtre antique d'Orange, "Le
Vaisseau fantôme" de Wagner le 12 juillet, et "Un Bal
Masqué" le 3 et 6 août. Si la deuxième représentation du
Vaisseau Fantôme avait été annulée, les deux représentations du
compositeur italien avaient été maintenues et le public s'était
pressé au théâtre antique, un coussin sous le bras, car on ne peut
oublier longtemps l'inconfort des gradins en pierre.
Si cet
opéra était une première à Orange et qu'il fut, malgré tout, un
moment agréable, il ne restera pas gravé dans les mémoires, sauf
l'interpétation des trois femmes qui, dommage pour les hommes, les
ont de loin surpassés. Kirstin Lewis soprano noire américaine de
l'Arkansas qui faisait sa première apparition aux chorégies fut
extraordinaire dans son interprétation d'Amelia, la femme infidèle,
Sylvie Brunet-Grupposo a été impressionnante par sa présence dans
le rôle d'Ulrica et Anne-Catherine Gillet, pétillante dans Oscar
fut sans doute la révélation de la soirée. Face à elles, Ramon
Vargas, le tenor mexicain qui incarnait Gustav III, roi de Suède
alias Ricardo duquel se dégageait pourtant un côté fort
sympathique manquait parfois de puissance, malgré sa voix, mais il
n'est pas donné à tout le monde de chanter à Orange, et Lucio
Gallo, le baryton, dans le rôle du comte, alias Renato, peinait avec
sa voix légèrement enrouée. Heureusement, la direction musicale
qui avait été confiée à Alain Altinoglu fut un vrai régal.
La
mise en scène de Jean-Claude Auvray très épurée, pour ne pas dire
extrêmement minimaliste, une chaise que l'on déplaçait et des
bancs, fut saluée par des huées et des sifflets à la fin du
spectacle. Enfin quelques anachronismes comme la monture des lunettes
du comte et la montre qu'il a portée au poignet pendant toute la
représentation ont contribué à perturber mon plaisir.
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