samedi 17 août 2013

Les chorégies d'Orange - Un Bal Masqué de Verdi : La suprématie des femmes


Pour célébrer le bicentenaire de la naissance de Wagner et Verdi, les chorégies ont programmé deux opéras jamais interprétés au théâtre antique d'Orange, "Le Vaisseau fantôme" de Wagner le 12 juillet, et "Un Bal Masqué" le 3 et 6 août. Si la deuxième représentation du Vaisseau Fantôme avait été annulée, les deux représentations du compositeur italien avaient été maintenues et le public s'était pressé au théâtre antique, un coussin sous le bras, car on ne peut oublier longtemps l'inconfort des gradins en pierre.

Si cet opéra était une première à Orange et qu'il fut, malgré tout, un moment agréable, il ne restera pas gravé dans les mémoires, sauf l'interpétation des trois femmes qui, dommage pour les hommes, les ont de loin surpassés. Kirstin Lewis soprano noire américaine de l'Arkansas qui faisait sa première apparition aux chorégies fut extraordinaire dans son interprétation d'Amelia, la femme infidèle, Sylvie Brunet-Grupposo a été impressionnante par sa présence dans le rôle d'Ulrica et Anne-Catherine Gillet, pétillante dans Oscar fut sans doute la révélation de la soirée. Face à elles, Ramon Vargas, le tenor mexicain qui incarnait Gustav III, roi de Suède alias Ricardo duquel se dégageait pourtant un côté fort sympathique manquait parfois de puissance, malgré sa voix, mais il n'est pas donné à tout le monde de chanter à Orange, et Lucio Gallo, le baryton, dans le rôle du comte, alias Renato, peinait avec sa voix légèrement enrouée. Heureusement, la direction musicale qui avait été confiée à Alain Altinoglu fut un vrai régal.

La mise en scène de Jean-Claude Auvray très épurée, pour ne pas dire extrêmement minimaliste, une chaise que l'on déplaçait et des bancs, fut saluée par des huées et des sifflets à la fin du spectacle. Enfin quelques anachronismes comme la monture des lunettes du comte et la montre qu'il a portée au poignet pendant toute la représentation ont contribué à perturber mon plaisir.

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