Andasibé, 3h30 de route de Tana. Nous avons lu
et relu notre guide. On veut les voir. C'est parti. En route pour les
lémuriens. Destination la forêt de Mantadia où se cachent les plus gros
lémuriens qui existent, les indri-indri, des caméléons et nettement moins
drôle, des sangsues. Oui, des sangsues ! Alors, au diable l'élégance. On ne
rigole plus, on se couvre, des pieds à la tête et ne nous dites pas que notre
look n'est pas d'enfer.
Une première question au guide. Dans votre forêt bien humide, vous êtes sûr
qu'il n'y a pas de serpents. Mais non, Madame, vous n'en verrez pas. Il n'y en
a pas et s'il y en avait, ils fuiraient. De nature méfiante, je préfère
regarder où je pose les pieds. Après quelques mètres, un serpent. Bien-sûr
personne ne me croit. Stop. Un serpent insistais-je. Marche arrière.
Oh mais
qu'il est beau. Certes, mais c'est malgré tout un serpent. Mon enthousiasme
décline. Des serpents et des caméléons. Je n'en raffole pas. En plus, il fait
lourd et nous sommes couverts comme si nous devions crapahuter le Kilimandjaro.
Dilemme, on se déshabille et on fait le bonheur des sangsues ou on continue à
transpirer. Prudence, continuons d'éliminer. La marche dans la forêt est
laborieuse et nous glissons sur les souches et les feuilles en décomposition.
Mais où se cachent ces lémuriens ? Nous progressons dans la forêt quand notre
guide nous dit enfin, regardez en haut dans les branches il y en a un puis un
autre. Bref, une famille de lémuriens complètement insensibles aux efforts de
notre guide pour établir la conversation. Ils le fixent de leurs gros yeux,
nous regardent puis tournent dédaigneusement la tête. Sans doute un problème de
fréquence ! Déçus de ne pas les avoir entendu vociférer, nous reprenons
notre marche. Deux heures pour 6 lémuriens; il faut bien avouer que la pioche
n'a pas été géniale.
Indri-indri |
De retour à notre lodge, ruisselants et un tantinet contrariés, l'employée de
la réception nous propose de voir d'autres espèces, plus petites, plus
accessibles, à dix minutes à pied. Pourquoi pas ? Après tout, nous avons
quitté Tana, tôt le matin, pour eux. Alors, allons-y, allons les voir de près.
Et de près nous les avons vus ! Des dizaines de lémuriens, curieux,
s'approchent de nous, sautent autour de nous et, comme s'ils voulaient nous
observer de plus près, d'un bond léger nous sautent sur l'épaule, le bras ou la
tête. Aïe, nous n'avions pas prévu de nous retrouver le nez dans leur fourrure. Très douce par ailleurs. Ils s'amusent comme des fous et nous nous prêtons à
leur jeu, l'effet de surprise passé. Si par malheur, vous leur présentez une
banane, c'est fini, ils ne bougent plus. Ils s'installent sur vous indifférents
aux crampes que vous êtes en train de développer. La demie-heure que nous avons
passée avec eux fut sans doute l'un de nos meilleurs souvenir de Mada et
personnellement il ne tenait qu'à un fil que j'en dissimule un dans mon sac à main.
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