Nous avons tous eu envie, à un moment ou à un autre de notre vie, de jouer les explorateurs tout en priant secrètement pour que cette occasion n'arrive jamais.
Lors de mon séjour au Burundi, j'apprends que je peux aller à la rencontre des gorilles du Kivu. Quelle surprise ! J'ignorais qu'il en existait au Congo. RV est pris. Le 17 mai, j'arrive à Bukavu (capitale du Sud Kivu) et dès le lendemain matin, mon mari, un ami et moi prenons la route du parc Kahuzi-Biega. Dès notre arrivée, des pisteurs pygmées sont envoyés pour les localiser, pendant que nous prenons une tasse de thé avec le responsable du parc. Une fois alertés de leur emplacement, nous partons à leur rencontre, accompagnés d'un guide. Après vingt minutes de marche en forêt, c'est le début de la grande aventure. Un bâton à la main, notre petite équipée se faufile entre les branches. Soudain, le guide ralentit le rythme et nous annonce : ils sont là. Mon cœur bat, je viens de prendre conscience que ces grands singes malgré des apparences amicales, demeuraient malgré tout des molosses de 250 kilos, imprévisibles, avec des états d'âme. Nous avançons doucement pour ne pas les effrayer et frappons dans nos mains pour les avertir de notre présence. Une trentaine de gorilles est là. Le mâle dominant, tel un pacha au milieu de sa cour, est entouré de ses femelles et des bébés à l'air malicieux et rieur s'amusent à faire des roulades sur l'herbe. Tous ont l'air inoffensif, mais dès que les adultes se redressent et qu'ils nous fixent, nous comprenons qu'il vaut mieux ne pas leur tenir tête. Après trois quarts d'heure à les avoir observés, nous décidons de partir avant qu'ils ne manifestent trop de signes d'impatience.
Michebere somnolent |
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