Difficile quand on est de passage à Bukavu
de ne pas céder à la tentation "gorilles" au parc de Kahuzi Biega. Si il
y a
quelques années, nous faisions encore partie des rares privilégiés à les
voir, aujourd'hui, les gorilles sont devenus un lieu de pèlerinage pour les touristes et les habitants de Bujumbura, expatriés
principalement.
Le parc de Kahuzi-Biega qui tire son nom des deux
monts qui culminent dans cette immense forêt du Kivu où rappelons-le
furent délogés les pygmées, abrite les gorilles de plaines dorénavant
protégés contre les principaux prédateurs qui sont les hommes.
Auparavant, soit ils étaient abattus pour être mangés, soit toute la
famille était massacrée pour voler un bébé qui allait être acheminé dans
un zoo. Aujourd'hui des efforts sont entrepris pour les habituer à la
présence humaine, tout en maintenant des distances elle, afin de les
rendre moins vulnérables. Imaginez des bébés gorilles qui viendraient
nous sauter dans les bras !
Pour voir les gorilles des mesures
de protection sont à
respecter : rester au moins à 7 mètres d'eux, (à notre dernière visite
nous étions à moins de 2 mètres), se couvrir le nez et la bouche pour ne
pas les contaminer, (il n'en fut rien, personne ne reçut de masque) et
surtout, par jour, le nombre de touristes pour les visiter ne devrait
pas excéder 7 personnes. Et c'est là que le flou s'installe autour des
gorilles et que l'on vend aux touristes des familles de gorilles
fictives.
A ce jour, une seule famille, celle de Chimanuka, peut
être approchée. Une deuxième est encore en cours "d'apprivoisement" et
un mâle chassé quand il est devenu adulte vient de trouver une femelle
mais n'a pas encore commencé à se reproduire. Samedi 26 avril, quand
nous arrivons pour la visite 6 véhicules 4x4 aux plaques internationales
sont soigneusement garés avec des touristes dans les starting block. Le
premier groupe part et nous, les derniers arrivés, avec deux autres
jeunes filles, allons
voir une autre famille gorille dont le nom nous est parfaitement
inconnu. Bien sûr, à notre retour à l'hôtel nous avons mené notre
enquête pour savoir qui étaient ces nouveaux gorilles
sortis de nulle part.
Le numéro semble ma foi bien rôdé. Pour
les néophytes que nous sommes, rien ne ressemble plus à un gorille qu'un
autre gorille. Alors, pour nous faire croire que nous allions visiter
une nouvelle famille composée de 25 membres, on nous a promenés dans la
forêt pendant plus d'une heure, le temps à l'autre groupe de terminer sa
visite. A notre arrivée près des gorilles, le guide du groupe précédent
nous rejoint, se confond en excuses et invente des problèmes
d'interaction entre familles gorilles. Mais l'interaction se serait-elle
pas plutôt entre les touristes que l'on balade pour qu'ils ne se
rencontrent pas et que l'on abuse en racontant n'importe quoi ? Si ma
précédente visite m'avait séduite,
celle-ci me laisse un goût amer et un conseil, si le guide exige un
pourboire, sans vergogne, comme il l'a fait avec nous, refusez de lui
donner et mettez le directement la "tip box" à la réception car sinon
les pisteurs pygmées qui nous accompagnent ne recevront rien ! A la fin
de la visite on a demandé à chacun d'être l'ambassadeur du parc de
Kahuzi-Biega. Désolée, mais cette fois-çi, je ne le serai pas !
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vendredi 2 mai 2014
samedi 23 novembre 2013
Résurrection du chat condamné Trois hommes et un chat
Il y a deux semaines je vous parlais de ce chat qui m'empoisonnait la vie. Rattrapée par mes scrupules, j'hésitais à le laisser mourir derrière moi. Non pas que je voue un amour inconsidéré pour ces félins mais ma conscience m'a dicté que cet animal, aussi idiot soit-il, méritait encore de vivre. Alors que faire ? J'avais tapé à beaucoup de portes et je n'avais obtenu que compassion de personnes qui se réjouissaient de ne pas être dans ma situation.
En désespoir de cause, me voilà en
train de feuilleter la liste des associations susceptibles de m'aider
quand soudain mon regard se fige sur « chats sans toit ».
Le président, très impliqué par sa mission arrive immédiatement,
muni d'une couverture. Après des essais infructueux ou mon aide
consistait à me planquer derrière la baie vitrée, il fallait
envisager une autre stratégie. Les pompiers ! S'ils m'avaient
ri au nez, une semaine plus tôt, cette fois-ci, sollicités par le
président « des chats sans toit », ils acceptent de se
déplacer. Quelques minutes plus tard, les voilà qui descendent de
leur camion avec cage, lasso et grande échelle qui ne passe pas dans
l'appartement. L'opération capture de chat a commencé et trois
hommes slaloment entre les plantes de ma cour pour attraper un chat
qui bondit comme un ressort, s'élance contre la fenêtre et
s'accroche à ce qu'il peut, c'est à dire au pantalon du président
qui, pour juger l'état de la griffure, se retrouve en caleçon dans
ma cour. De mon poste d'observation, bien à l'abri, j'hésite entre
fou-rire et compassion. Il me demande un désinfectant, je lui
apporte un parfum, qu'il refuse pour ne pas bondir à son tour... de
douleur. Cette course folle a bien duré une vingtaine de minutes et,
c'est au lasso finalement que le maudit animal a été attrapé. Je
l'ai vu suspendu par le cou et déposé ensuite dans la rue. Dès
qu'il recouvra sa liberté, il déguerpit comme un lapin et je pense
qu'il ne reviendra pas de si tôt.
http://www.le-chat-sans-toit.fr/ |
Aujourd'hui, je ris du comique de
situation, mais je remercie infiniment ces trois hommes qui me sont
venus en aide et qui ont vaillamment triomphé d'un chat devenu
dingue !
lundi 11 novembre 2013
Mort programmée d'un chat
A mon retour de Montréal, je m'arrête chez moi, à
Orange, pour déposer ma valise pendant quelques jours avant de continuer mon
voyage vers Bujumbura. Il est tard. Je suis fatiguée, et je souffre du décalage
horaire. Je m'approche de la porte-fenêtre pour regarder le jardin intérieur
entouré de très hauts murs. Soudain, deux billes lumineuses me fixent. Je fais
un bon en arrière. Mon cœur bat à tout rompre. Je pense aux mauvaises séries
que j'ai vues. Je secoue la tête pour remettre mes idées en place et rouvre les
yeux. Plus rien. C'est pire. Je n'ai pas eu une hallucination. Mon imagination
galope. C'est un vieil immeuble du 17ème et quand nous nous sommes
installés, le propriétaire précédent nous a expliqué qu'il avait tout
"blanchi" y compris la cave romaine qui donne directement accès au
salon. Des anciens Orangeois, au sens de l'humour particulier, nous avaient
même dit que l'immeuble était construit sur un cimetière. Toutes ces histoires
me reviennent. C'est l'horreur.
trouvé sur http://www.dinosoria.com/chat_noir.htm Le chat était apparenté au Diable au Moyen-Age. By HiggySTFC |
C'est à peine si je n'entends pas des chaînes autour
de moi et des voix venues d'outre tombe m'appeler. Mes méninges dansent la carmagnole,
non, c'est la danse des revenants. Je m'enferme dans ma chambre, essaie de
chasser ces mauvaises idées et m'endors... avec la lumière. Le lendemain,
plantée devant la porte fenêtre, je suis en proie à une profonde réflexion. Que
faire ? Quand soudain un chat noir montre le bout de sa queue. J'ai peur
des chats, sauvages, et surtout des noirs. En Afrique on dit qu'ils sont
porteurs de mauvaises nouvelles ou l'incarnation de mauvais esprits. Ma parano
me reprend. Du calme, me dis-je. Réfléchis. Mais, plus je réfléchis, et moins
je comprends comment a-t-il pu arriver ici. Je prends mon courage à deux mains
pour l'appeler et m'approcher de lui. Il me montre les dents et émet des grognements
bizarres. Ni une ni deux, je fais demi tour et appelle un voisin qui arrive
avec des croquettes. Sans plus de succès. J'ai appelé les pompiers qui m'ont gentiment
ri au nez, la police municipale, a "d'autres chats" à fouetter, la
femme de ménage a peur des chats, et impossible de joindre la spa les week-end
et les jours fériés. Alors, que faire ? J'ai passé ces quelques jours barricadée
chez moi avec des cadavres de pigeons qui gisent, le matin devant ma fenêtre.
Le soir, j'aperçois l'ombre du chat, grossie par la lumière, qui rôde et je
ferme les yeux. Demain matin, je pars et pour de longs mois. Dans un pays où
des intellectuels ont signé un manifeste pour le droit des animaux, je me demande
pourquoi il est impossible de trouver quelqu'un pour déloger un chat, qui, à
mon départ, n'aura que le droit de mourir.
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