Pendant les 4 années où j'ai résidé au Laos, des amis et moi
parions que tôt ou tard une catastrophe aérienne se produirait. La
seule inconnue était la ligne mais nous envisagions deux
destinations Vientiane-Pakse-Siem Reap et retour et Luang Prabang.
Les Nations Unies avaient interdit à leurs experts de voyager avec
Lao Airlines et les personnes qui se déplaçaient à titre privé ou
qui travaillaient pour des organisations moins draconiennes,
préféraient ignorer les risques qu'ils couraient.
Personnellement, je n'ai pas oublié mon retour de Siem Reap au
Cambodge lorsque notre avion, très incliné, perdait rapidement de
l'altitude. Après s'être posé sans que nous sachions exactement
où, nous avions attendu longtemps avant d'être évacués. Les
membres de l'équipage allaient et venaient dans l'avion avec des
extincteurs sans nous parler. Des hublots, nous ne voyions que les
rizières. Une passagère à bout de nerfs et exaspérée par
l'attitude du personnel s'était levée et avait interpellé avec
véhémence une hôtesse, qui nous avait assuré que tout allait bien.
C'est seulement après un long moment que nous avons quitté
l'avion, toujours sans explication.
Le lendemain, je me suis rendue à l'agence de voyage qui m'avait vendu
les billets pour lui exprimer mon inquiétude et demandé si elle
était au courant de la catastrophe que nous avions frôlée. "Oui",
m'avait-on répondu, "il y a eu un problème technique" ; fin de la
discussion.
Ce crash de Lao Airlines de cette semaine est une vraie
catastrophe, même si je ne suis pas vraiment surprise.
Servira-t-il d'exemple aux autres compagnies ? Je pense en
l'occurrence à Kenya Airways (The Pride of Africa) qui laisse ses
passagers en rade soit car ils ne sont pas assez nombreux soit au
contraire parce que les vols ont été surbookés. Cela est désagréable
mais ne présente pas de danger. En revanche, se retrouver cloué à Paris
dans un de leurs avions dont la porte ne ferme pas ou
survoler trois fois Kinshasa à cause d'un problème de
train d'atterrissage est bien plus inquiétant.
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