Il est 23 heures, lundi. La répétition a commencé depuis une heure quand, soudain, le chef d'orchestre cesse toute activité et se tient l'épaule. Une pierre vient de le toucher et d'autres ont été projetées sur les musiciens et les chanteurs. Les projecteurs sont aussitôt braqués sur la colline, mais il est trop tard. Les malfaiteurs ont détalé. La répétition est immédiatement interrompue. Le chef d'orchestre rejoint sa loge et les musiciens rangent leurs instruments. Après quelques minutes d'attente, on demande au public de bien vouloir quitter les lieux. Devant le théâtre un véhicule du samu puis arrivée de la police. Quelle sera l'issue ? L'opéra va-t-il être maintenu ? Le lendemain, nous découvrons que la répétition est maintenue mais avant de commencer, un agent de sécurité prend la parole pour expliquer les mesures mises en œuvre pour assurer la protection des musiciens et du public jusqu'au 5 août : interdiction de l'accès à la colline, présence d'agents sur la colline aux abords du théâtre, etc..
Le public accueille chaleureusement le chef d'orchestre pour avoir accepté de continuer sa prestation malgré les incidents de la veille. Un grand merci à lui !
Véronique Ahyi-Hoesle
Ecrivain métisse interculturelle
mercredi 29 juillet 2015
dimanche 26 juillet 2015
Les chorégies d'Orange. Opéra. "Carmen, une erreur de Casting" ?
Je sais. Mon texte ne va pas faire l'unanimité. Mais j'écris ce que je pense, comment j'ai ressenti Carmen, en tant que spectatrice qui a le droit de s'exprimer.
A quoi s'attendre quand on va écouter Carmen ? A entendre une voix, belle, avec des cordes vocales, des vraies, qui emplissent le théâtre et transportent des émotions. Et puis, on s'attend à une Carmen pleine de fougue, d'insolence et de verve. Une gitane sans vergogne et libérée. Mais où était cette Carmen ici, aux chorégies d'Orange ? Je l'ai attendue, en vain. Je n'ai eu qu'une Carmen insipide, "aseptisée", belle, certes, mais sans caractère. Enfin, une Carmen sans panache interprétée par la mezzo-soprano Kate Aldrich dont la voix n'était pas toujours audible. Était-ce une erreur de casting ? N'y avait-t-il pas d'autres interprètes disponibles ? Quelques jours auparavant, par curiosité, j'ai surfé pour voir quelles étaient les interprètes remarquées de Carmen et j'avais été séduite par la prestation, au Covent Garden, de l'italienne Anna Caterina Antonacci pleine de charisme, de sensualité, et d'énergie. Comme on peut se l'imaginer.
Cet opéra dirigé par Mikko Franck dont l'entrain n'était pas vraiment perceptible, m'a paru long et pesant et si vous ajoutez une mise en scène minimaliste composée de cartes géantes posées sur la scène (mais j'ai trouvé l'idée originale) et des costumes noirs comme la mort, je dois avouer que je n'étais pas mécontente après trois heures de voir Carmen poignardée par Don José. Comment s'ennuyer pendant cet opéra ? Heureusement Jonas Kaufmann qui a une voix magnifique et un vrai talent d'acteur et Inva Mula pleine de sensibilité dans le rôle de Michaela ont atténué ma déception. Après la générale j'étais prête à revendre ma place pour la représentation. Je me suis finalement ravisée, avec le secret espoir que Kate Aldrich se glisserait enfin dans la peau de son personnage et que Mikko Franck se réveillerait et donnerait plus de vie à cet opéra. Tel ne fut pas le cas. Bientôt Il Trovatore. Wait and see !
A quoi s'attendre quand on va écouter Carmen ? A entendre une voix, belle, avec des cordes vocales, des vraies, qui emplissent le théâtre et transportent des émotions. Et puis, on s'attend à une Carmen pleine de fougue, d'insolence et de verve. Une gitane sans vergogne et libérée. Mais où était cette Carmen ici, aux chorégies d'Orange ? Je l'ai attendue, en vain. Je n'ai eu qu'une Carmen insipide, "aseptisée", belle, certes, mais sans caractère. Enfin, une Carmen sans panache interprétée par la mezzo-soprano Kate Aldrich dont la voix n'était pas toujours audible. Était-ce une erreur de casting ? N'y avait-t-il pas d'autres interprètes disponibles ? Quelques jours auparavant, par curiosité, j'ai surfé pour voir quelles étaient les interprètes remarquées de Carmen et j'avais été séduite par la prestation, au Covent Garden, de l'italienne Anna Caterina Antonacci pleine de charisme, de sensualité, et d'énergie. Comme on peut se l'imaginer.
Cet opéra dirigé par Mikko Franck dont l'entrain n'était pas vraiment perceptible, m'a paru long et pesant et si vous ajoutez une mise en scène minimaliste composée de cartes géantes posées sur la scène (mais j'ai trouvé l'idée originale) et des costumes noirs comme la mort, je dois avouer que je n'étais pas mécontente après trois heures de voir Carmen poignardée par Don José. Comment s'ennuyer pendant cet opéra ? Heureusement Jonas Kaufmann qui a une voix magnifique et un vrai talent d'acteur et Inva Mula pleine de sensibilité dans le rôle de Michaela ont atténué ma déception. Après la générale j'étais prête à revendre ma place pour la représentation. Je me suis finalement ravisée, avec le secret espoir que Kate Aldrich se glisserait enfin dans la peau de son personnage et que Mikko Franck se réveillerait et donnerait plus de vie à cet opéra. Tel ne fut pas le cas. Bientôt Il Trovatore. Wait and see !
Les chorégies d'Orange, Concert symphonique "MAKNIFIK"
Huit mille personnes assises, en silence, sur les gradins inconfortables du théâtre romain d'Orange. Au programme ce soir, un concert symphonique avec au programme Berlioz, Poulenc, Saint-Saëns, sous la direction de Myung Whun Chung. Dans la première partie, Berlioz, Le Carnaval Romain. Excellent mais nous attendons tous le concerto pour pianos et orchestre en ré mineur de Poulenc. Les deux pianistes arrivent Nicholas Angelich et Martha Argerich. Le public les acclame mais laisse percevoir sa préférence pour la pianiste argentine aux cheveux gris.
La soirée est douce. Le mistral a cessé de souffler et les chauves-souris s'interdisent de traverser la scène pour ne pas rompre la magie de l'instant. Les notes montent légères sous la présence autoritaire d'Auguste. La musique parle à nos cœurs et à nos âmes et nous savourons cet instant de fusion. Trop court hélas. Nous aurions aimer les écouter encore et encore. Les deux pianistes sont ovationnés. Le public ne veut pas les laisser partir.
Et là, inattendu et grandiose, pour le Bis, ils interprètent une valse et romance à six mains de Sergueï Rachmaninov avec Myung Whun Chung lui même considéré comme un excellent pianiste. Nous avons le sentiment de vivre un moment unique et, à la fin du concert, un ami allemand mélomane averti en oublie la langue de Goethe et de bonheur s'exclame : MaknifiK, apsoloument maknifiK !
Et là, inattendu et grandiose, pour le Bis, ils interprètent une valse et romance à six mains de Sergueï Rachmaninov avec Myung Whun Chung lui même considéré comme un excellent pianiste. Nous avons le sentiment de vivre un moment unique et, à la fin du concert, un ami allemand mélomane averti en oublie la langue de Goethe et de bonheur s'exclame : MaknifiK, apsoloument maknifiK !
jeudi 7 août 2014
Les chorégies d’Orange : Otello malgré moi
Après
une
double déception avec
Roberto Alagna en 2012
dans
Turandot et son absence en 2013, j'avais
décidé cette année de le boycotter
purement
et simplement.
Mes billets avaient
été achetés
pour Nabucco et Carmina Burana
mais pas Otello. En revanche, j'avais décidé d'assister à des
concerts de piano à La Roque d'Anthéron, Lourmarin, l'Etang des Aulnes. Et
je m'en portais très bien.
Des amis me pressaient d'aller l'écouter mais je restais droite dans mes bottes. Niet. Le sort en décida autrement. A deux reprises on m'a proposé des places gratuites pour Otello. La première fois j'ai décliné l'offre, heureuse, j'écoutais David Bismuth à Lourmarin, mais la deuxième fois, pour la représentation du 5 août, on me proposa, une heure avant le spectacle à nouveau deux places, et bien placées de surcroît. Pas d'excuses, hélas, j’étais à Orange ! Comme les échos que j'avais entendus étaient plutôt favorables, j'ai saisi mon coussin et hop, allons voir Otello. Au pire, je ne regretterai pas d'avoir dépensé 200 euros si sa prestation n'est pas bonne. Et là, agréable surprise, j'ai trouvé que Roberto Alagna avait bien chanté, en tout cas, il avait honoré son contrat, et Inva Mula que j'avais rencontrée quelques jours plus tôt et que j'avais déjà entendue dans la Bohême fut égale à elle même. Finalement, cette soirée à laquelle je ne voulais pas assister fut un agréable moment. Comme quoi, il est parfois bon de vaincre ses réticences.
Des amis me pressaient d'aller l'écouter mais je restais droite dans mes bottes. Niet. Le sort en décida autrement. A deux reprises on m'a proposé des places gratuites pour Otello. La première fois j'ai décliné l'offre, heureuse, j'écoutais David Bismuth à Lourmarin, mais la deuxième fois, pour la représentation du 5 août, on me proposa, une heure avant le spectacle à nouveau deux places, et bien placées de surcroît. Pas d'excuses, hélas, j’étais à Orange ! Comme les échos que j'avais entendus étaient plutôt favorables, j'ai saisi mon coussin et hop, allons voir Otello. Au pire, je ne regretterai pas d'avoir dépensé 200 euros si sa prestation n'est pas bonne. Et là, agréable surprise, j'ai trouvé que Roberto Alagna avait bien chanté, en tout cas, il avait honoré son contrat, et Inva Mula que j'avais rencontrée quelques jours plus tôt et que j'avais déjà entendue dans la Bohême fut égale à elle même. Finalement, cette soirée à laquelle je ne voulais pas assister fut un agréable moment. Comme quoi, il est parfois bon de vaincre ses réticences.
mercredi 6 août 2014
Musicales en Tricastin - Un festival à découvrir
Pour ceux qui habitent la
région ou qui viennent chaque année passer leurs vacances en
Provence, je vous recommande, si vous êtes amateurs de musique
classique, le festival « Musicales en Tricastin ».
Bien-sûr, il n'est pas aussi
prestigieux qu'Aix-en-Provence, il
n'est même pas question de les comparer car l'approche même est
différente. Toutefois,
on ne peut qu'apprécier la qualité des concerts et saluer
l'initiative
de Monsieur et Madame Boucharlat et
de leur fils le pianiste Pierre-laurent,
pour avoir créé ces
rencontres musicales.
Depuis
déjà treize ans, ils
mettent,
chaque année, la
musique classique à la portée de tous et
fidélisent des spectateurs toujours plus nombreux.
Leur
approche n'est pas
élitiste, ni snob. On
vient parce qu'on aime la musique
et pas pour être vus,
ni pour se gargariser
dans des salons
feutrés. D'abord,
il n'y en a pas. Non,
l'ambiance est familiale, mais ne
vous méprenez pas car
la programmation n'en
est pas
moins alléchante et
les interprètes
qui s'arrêtent au
festival « Musicales en Tricastin » mènent aussi
une carrière
internationale et se
produisent au très sélect festival de piano de la Roque d'Anthéron.
Cette année, une semaine de
musique du 18 au 25 juillet avec des concerts donnés dans la cour du
château de Suze la Rousse (La nuit du piano et la nuit de la musique
de chambre) et à Saint Paul Trois Châteaux (une petite musique de
nuit, le Concert Impromptu, un récital lyrique et pour clore le
festival un spectacle lyrique, voir détails sur internet www ).
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Orange - Où sont les touristes ?
Comme chaque année, je suis dans le sud de la France, à Orange et
cette fois, je cherche désespérément les touristes. Les terrasses
sont quasiment vides et quelques badauds se promènent, à pas lents,
l'appareil photo en bandoulière pour immortaliser leur ennui.
Heureusement pour les spectacles des chorégies, les rues s'animent,
mais ses visiteurs, hélas, ne restent pas. Tout au plus une nuit et
le lendemain ils se font conduire
en
gare d'Avignon pour regagner leurs pénates ou
des lieux plus animés.
Après quelques jours,
le temps s'améliore,
un peu,
le soleil commence
enfin à sortir (le mistral aussi), puis
il recommence à pleuvoir, ce
qui n'encourage
pas à la flânerie. Les restaurateurs font aussi grise mine. La
saison qui a tardé
à débuter
ne laisse pas augurer
des recettes exceptionnelles
et chaque
jour qui passe, timide
et poussif, est un
manque à gagner. Si vous ajoutez
à cela
que les rares touristes comptent
leurs sous comme des auvergnats, se
partagent une crêpe ou
commandent une demie
boule de glace, sûr
que le moral des commerçants ne va pas aller crescendo et pour les
vacanciers que nous sommes, nous
avons de plus
en plus envie de rester blottis dans nos tanières.
Les Seychelles : les visites à éviter
Comme tous les lieux touristiques, il y à ceux à éviter mais que l'on vous recommande chaudement comme si votre statut de touriste vous rendait idiot ou inapte à distinguer ce qui est intéressant ou rare. Parmi les attrape-nigauds, je vous citerai deux endroits :le jardin botanique près de l'hôpital, à Victoria. Minuscule : dix minutes en flânant, pour voir quelques cocotiers, des fleurs, naturellement que vous retrouverez lors de vos promenades dans l'île, une volière vide et une tortue orpheline recroquevillée dans sa carapace et qui attend que le temps passe. Si vous le visitez en plus en fin d'après midi vers 17 heures, munissez-vous d'un produit anti-moustiques puissant car vous serez dévorés en une fraction de seconde, ce qui contribuera à rendre votre visite déjà inutile encore plus déplaisante.
Le deuxième site est encore un jardin : le jardin du roi recommandé pour ses épices à 5 minutes en voiture de Anse Royale. Vous allez croire que je suis fâchée avec la nature, mais non puisque à chaque fois, je me suis déplacée pour visiter ces lieux. Le nom est plein de promesses. Pour y parvenir il faut emprunter un petit chemin escarpé comme on en voit beaucoup aux Seychelles. Toutefois, dès que l'on voit l'état de la maison, on est saisi d'un doute. Si le jardin lui ressemble, mieux vaut faire demi-tour immédiatement et je regrette de ne pas l'avoir fait. Le jardin a manifestement connu des jours meilleurs et sert de revenus à une famille dont les moyens se sont évaporés avec le temps. Rien n'est entretenu. Les essences ne sont pas systématiquement spécifiées. Personne ne vous guide.
Visite absolument inutile et si vous êtes intéressés par les épices. Un conseil : suivez la route des épices à Zanzibar. Vous ne perdrez pas votre temps (ni votre argent) et en plus les guides sont pleins d'humour.
Jardin Botanique |
Lodoicea maldivica, la coco-fesses |
Tortue |
Chemin vers l'ancien verger d'épices |
Hibiscus |
Maison et Restaurant |
Belle vue sur l'Anse Royale |
dimanche 22 juin 2014
Les cocos de mer. Un érotisme omni-présent
Difficile de ne pas voir les cocos de mer appelées plus communément les cocos fesses. Et pour cause. Si les arbres sont d'apparence normale car rien ne ressemble plus à un cocotier qu'un autre cocotier, les fruits, une fois dépourvus de leur écorce offrent une apparence où l'évocation reste sans équivoque, surtout quand on nous précise, comme si l'on n'avait pas encore compris ou que l'on sortait d'un couvent, qu'il existe la coco femelle et la coco mâle toutes les deux aussi suggestives.
Ces cocos considérées comme une pièce rares et inhérentes aux Seychelles se vendent aussi à prix d'or, de 300 à 400 euros et parfois plus en fonction de leur taille. Ces cocos protégées par le gouvernement seychellois ne peuvent pas quitter les îles sans un certificat à présenter au départ, à l'aéroport.
Leur représentation est omni-présente. Ainsi quand vous rentrez aux Seychelles, le tampon n'est pas bêtement rond, ovale ou triangulaire, non, il est en forme de jolies fesses, les tee off au golf sont aussi en forme de coco fesse de différentes couleurs, idéal pour se déconcentrer et enfin quand vous allez aux toilettes, inutile d'inscrire hommes ou femmes ou d'utiliser les symboles auxquels nous sommes habitués, une coco fesse mâle pour les hommes et une femelle pour les femmes nous permet de nous orienter parfaitement.
Enfin il existe aussi les cocos avec des fibres évocatrices qui mettent parfois votre pudeur à rude épreuve. Intriguée, j'ai demandé dans une boutique si ces articles-cadeaux se vendaient. Apparemment oui. Heureusement, je n'ai pas d'amis (enfin je l'espère) qui ont aussi mauvais goût !
Ces cocos considérées comme une pièce rares et inhérentes aux Seychelles se vendent aussi à prix d'or, de 300 à 400 euros et parfois plus en fonction de leur taille. Ces cocos protégées par le gouvernement seychellois ne peuvent pas quitter les îles sans un certificat à présenter au départ, à l'aéroport.
Leur représentation est omni-présente. Ainsi quand vous rentrez aux Seychelles, le tampon n'est pas bêtement rond, ovale ou triangulaire, non, il est en forme de jolies fesses, les tee off au golf sont aussi en forme de coco fesse de différentes couleurs, idéal pour se déconcentrer et enfin quand vous allez aux toilettes, inutile d'inscrire hommes ou femmes ou d'utiliser les symboles auxquels nous sommes habitués, une coco fesse mâle pour les hommes et une femelle pour les femmes nous permet de nous orienter parfaitement.
Enfin il existe aussi les cocos avec des fibres évocatrices qui mettent parfois votre pudeur à rude épreuve. Intriguée, j'ai demandé dans une boutique si ces articles-cadeaux se vendaient. Apparemment oui. Heureusement, je n'ai pas d'amis (enfin je l'espère) qui ont aussi mauvais goût !
vendredi 20 juin 2014
Les Seychelles : le royaume des take away
Si les Seychelles font rêver, il n'en est pas de même de la nourriture. A
notre départ, des amis salivaient en évoquant les fruits de mer, les
poissons à profusion et les fruits gorgés de soleil que l'on mange en
faisant fi de tout savoir vivre pour mieux en apprécier la saveur.
Les pêcheurs qui partaient chaque matin en mer rapportaient quelques poissons immédiatement vendus, les fruits de mer que nous avons achetés étaient congelés et provenaient d'un autre pays africain et les fruits au grand marché de Victoria étaient aussi rares que la charité en temps de crise. Deux tranches de pastèque vendues à prix d'or, des mangues minuscules, vertes et insipides, trois corossols gris que les clients boudaient et des micros ananas jute bons à décorer une corbeille de fruits en Laponie. La déception ! Les restaurants se sont avérés tout aussi décevants et horriblement chers.
Je cherche toujours le goût du curry, de la coco dans les plats ainsi que le parfum des épices. Chacune de nos expériences s'est soldée par un échec, y compris quand en désespoir de cause, nous avons choisi des spaghettis bolognaise et pire, des hot-dogs avec du ketchup. Vous imaginez ! Alors pour ne pas sombrer dans une rancœur qui aurait à coup sûr terni nos vacances, nous avons opté pour la nourriture mode seychelloise : les take away. Nous avons laissé toute idée de gastronomie derrière nous. L'essentiel n'était-il pas de se nourrir et les portions de riz que l'on nous servait chaque jour pour accompagner des plats à base de requin, de poulet, de bœuf ou de poisson avec une sauce vaguement créole nous plongeaient, les après-midis, dans une douce léthargie.
Les pêcheurs qui partaient chaque matin en mer rapportaient quelques poissons immédiatement vendus, les fruits de mer que nous avons achetés étaient congelés et provenaient d'un autre pays africain et les fruits au grand marché de Victoria étaient aussi rares que la charité en temps de crise. Deux tranches de pastèque vendues à prix d'or, des mangues minuscules, vertes et insipides, trois corossols gris que les clients boudaient et des micros ananas jute bons à décorer une corbeille de fruits en Laponie. La déception ! Les restaurants se sont avérés tout aussi décevants et horriblement chers.
Je cherche toujours le goût du curry, de la coco dans les plats ainsi que le parfum des épices. Chacune de nos expériences s'est soldée par un échec, y compris quand en désespoir de cause, nous avons choisi des spaghettis bolognaise et pire, des hot-dogs avec du ketchup. Vous imaginez ! Alors pour ne pas sombrer dans une rancœur qui aurait à coup sûr terni nos vacances, nous avons opté pour la nourriture mode seychelloise : les take away. Nous avons laissé toute idée de gastronomie derrière nous. L'essentiel n'était-il pas de se nourrir et les portions de riz que l'on nous servait chaque jour pour accompagner des plats à base de requin, de poulet, de bœuf ou de poisson avec une sauce vaguement créole nous plongeaient, les après-midis, dans une douce léthargie.
mercredi 18 juin 2014
Arrivée à l'aéroport des Seychelles : L'Afrique stigmatisée
La veille de notre départ, je regarde sur le site des Seychelles quelles sont les recommandations et les documents avec lesquels nous devons voyager. Aucun carnet de vaccination n'est requis, pas même la fièvre jaune. Je ne ne suis pas étonnée. Les Seychelles sont une destination touristique, haut de gamme qui ne souhaitent pas tracasser les touristes. Ainsi donc, munis de nos passeports uniquement, nous avons une première surprise dans l'avion quand on nous demande de préparer nos carnets pour la fièvre jaune. Moment d'angoisse. A notre descente d'avion, un employé nous conduit aux formalités sanitaires. Les Seychellois ne sont pas des africains avec lesquels il est possible de dialoguer. Les directives sont les directives. Aucune possibilité de s'expliquer. J'insiste et veux savoir pourquoi rien n'est précisé sur le site des Seychelles. La réponse tombe comme un couperet : tous les passagers en provenance de l'Afrique ou à bord d'un vol africain doivent être en règle avec leurs vaccinations même s'ils ne font que transiter à Nairobi ou Addis. « Cela signifie-t-il que nous sommes stigmatisés et que nous sommes forcément porteurs de virus parce que nous habitons en Afrique» demandais-je légèrement interloquée ? L'agent me lance un regard noir. Présentez-vous tous à l'hôpital de Victoria, lundi à la première heure. Son ton est sans réplique.
Pendant ce temps, la file des passagers avance anormalement doucement vers la sortie. Que se passe-t-il encore ? Un homme s'impatiente. « C'est toujours la même chose, dès que l'on arrive d'Afrique, on est immédiatement suspectés d'être des trafiquants de drogue et tous nos bagages sont passés au peigne fin ». En effet, nos valises sont deux fois scannées, reniflées par des chiens et nos bagages à main minutieusement inspectés. Je ne m'attendais pas à faire l'objet d'une telle méfiance car dites-moi, les Seychelles ne sont-elles pas, elles aussi, un pays africain ?
Les Seychelles : un départ pas si idyllique
Les Seychelles, une destination qui fait rêver : Les plages de sable fin et les eaux turquoises. Des clichés qui font du bien quand les pluies du Burundi viennent plomber notre moral. Alors, pour nous booster et offrir des vacances de rêve à nos deux enfants, c'est donc décidé, nous partons une semaine dans ces îles paradisiaques pour savourer le farniente, la nourriture aux doux épices et les fruits gorgés de soleil qui, rien qu'à leur évocation, me font déjà saliver.
Mais, même les tableaux les plus idylliques peuvent s'assombrir d'un coup. Ainsi, quelques jours avant notre départ, mon mari se retrouve cloué au lit à cause d'une horrible sciatique (désolée pour le pléonasme). Trouver un bon médecin dans ce petit pays de l'Est qui a même gentiment été égratigné dans le film à succès « Mais qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu », relève de la gageure. Les communications entre la France et le Burundi vont bon train. Des consultations téléphoniques et des conseils que nous suivons à la lettre et qui seront confirmés par un praticien qui nous délivre l'ordonnance miraculeuse. Mais les miracles, sauf à Lourdes, ne sont pas immédiats et c'est en fauteuil roulant que le patriarche se déplacera dans les aéroports. Je reconnais. Ça fait un peu éclopé au troisième degré. Mais nous sommes tous unis devant la douleur. L'hôtesse annonce notre vol. Le fauteuil roulant nous permet de passer devant
tout le monde. Nous voilà tous installés dans l'avion. Plus rien ne peut plus nous arrêter. A nous les Seychelles, le soleil, la mer et les anti inflammatoires !
vendredi 2 mai 2014
RD-Congo, Sud Kivu : Gorilles dans le flou
Difficile quand on est de passage à Bukavu
de ne pas céder à la tentation "gorilles" au parc de Kahuzi Biega. Si il
y a
quelques années, nous faisions encore partie des rares privilégiés à les
voir, aujourd'hui, les gorilles sont devenus un lieu de pèlerinage pour les touristes et les habitants de Bujumbura, expatriés
principalement.
Le parc de Kahuzi-Biega qui tire son nom des deux monts qui culminent dans cette immense forêt du Kivu où rappelons-le furent délogés les pygmées, abrite les gorilles de plaines dorénavant protégés contre les principaux prédateurs qui sont les hommes. Auparavant, soit ils étaient abattus pour être mangés, soit toute la famille était massacrée pour voler un bébé qui allait être acheminé dans un zoo. Aujourd'hui des efforts sont entrepris pour les habituer à la présence humaine, tout en maintenant des distances elle, afin de les rendre moins vulnérables. Imaginez des bébés gorilles qui viendraient nous sauter dans les bras !
Pour voir les gorilles des mesures de protection sont à respecter : rester au moins à 7 mètres d'eux, (à notre dernière visite nous étions à moins de 2 mètres), se couvrir le nez et la bouche pour ne pas les contaminer, (il n'en fut rien, personne ne reçut de masque) et surtout, par jour, le nombre de touristes pour les visiter ne devrait pas excéder 7 personnes. Et c'est là que le flou s'installe autour des gorilles et que l'on vend aux touristes des familles de gorilles fictives.
A ce jour, une seule famille, celle de Chimanuka, peut être approchée. Une deuxième est encore en cours "d'apprivoisement" et un mâle chassé quand il est devenu adulte vient de trouver une femelle mais n'a pas encore commencé à se reproduire. Samedi 26 avril, quand nous arrivons pour la visite 6 véhicules 4x4 aux plaques internationales sont soigneusement garés avec des touristes dans les starting block. Le premier groupe part et nous, les derniers arrivés, avec deux autres jeunes filles, allons voir une autre famille gorille dont le nom nous est parfaitement inconnu. Bien sûr, à notre retour à l'hôtel nous avons mené notre enquête pour savoir qui étaient ces nouveaux gorilles sortis de nulle part.
Le numéro semble ma foi bien rôdé. Pour les néophytes que nous sommes, rien ne ressemble plus à un gorille qu'un autre gorille. Alors, pour nous faire croire que nous allions visiter une nouvelle famille composée de 25 membres, on nous a promenés dans la forêt pendant plus d'une heure, le temps à l'autre groupe de terminer sa visite. A notre arrivée près des gorilles, le guide du groupe précédent nous rejoint, se confond en excuses et invente des problèmes d'interaction entre familles gorilles. Mais l'interaction se serait-elle pas plutôt entre les touristes que l'on balade pour qu'ils ne se rencontrent pas et que l'on abuse en racontant n'importe quoi ? Si ma précédente visite m'avait séduite, celle-ci me laisse un goût amer et un conseil, si le guide exige un pourboire, sans vergogne, comme il l'a fait avec nous, refusez de lui donner et mettez le directement la "tip box" à la réception car sinon les pisteurs pygmées qui nous accompagnent ne recevront rien ! A la fin de la visite on a demandé à chacun d'être l'ambassadeur du parc de Kahuzi-Biega. Désolée, mais cette fois-çi, je ne le serai pas !
Le parc de Kahuzi-Biega qui tire son nom des deux monts qui culminent dans cette immense forêt du Kivu où rappelons-le furent délogés les pygmées, abrite les gorilles de plaines dorénavant protégés contre les principaux prédateurs qui sont les hommes. Auparavant, soit ils étaient abattus pour être mangés, soit toute la famille était massacrée pour voler un bébé qui allait être acheminé dans un zoo. Aujourd'hui des efforts sont entrepris pour les habituer à la présence humaine, tout en maintenant des distances elle, afin de les rendre moins vulnérables. Imaginez des bébés gorilles qui viendraient nous sauter dans les bras !
Pour voir les gorilles des mesures de protection sont à respecter : rester au moins à 7 mètres d'eux, (à notre dernière visite nous étions à moins de 2 mètres), se couvrir le nez et la bouche pour ne pas les contaminer, (il n'en fut rien, personne ne reçut de masque) et surtout, par jour, le nombre de touristes pour les visiter ne devrait pas excéder 7 personnes. Et c'est là que le flou s'installe autour des gorilles et que l'on vend aux touristes des familles de gorilles fictives.
A ce jour, une seule famille, celle de Chimanuka, peut être approchée. Une deuxième est encore en cours "d'apprivoisement" et un mâle chassé quand il est devenu adulte vient de trouver une femelle mais n'a pas encore commencé à se reproduire. Samedi 26 avril, quand nous arrivons pour la visite 6 véhicules 4x4 aux plaques internationales sont soigneusement garés avec des touristes dans les starting block. Le premier groupe part et nous, les derniers arrivés, avec deux autres jeunes filles, allons voir une autre famille gorille dont le nom nous est parfaitement inconnu. Bien sûr, à notre retour à l'hôtel nous avons mené notre enquête pour savoir qui étaient ces nouveaux gorilles sortis de nulle part.
Le numéro semble ma foi bien rôdé. Pour les néophytes que nous sommes, rien ne ressemble plus à un gorille qu'un autre gorille. Alors, pour nous faire croire que nous allions visiter une nouvelle famille composée de 25 membres, on nous a promenés dans la forêt pendant plus d'une heure, le temps à l'autre groupe de terminer sa visite. A notre arrivée près des gorilles, le guide du groupe précédent nous rejoint, se confond en excuses et invente des problèmes d'interaction entre familles gorilles. Mais l'interaction se serait-elle pas plutôt entre les touristes que l'on balade pour qu'ils ne se rencontrent pas et que l'on abuse en racontant n'importe quoi ? Si ma précédente visite m'avait séduite, celle-ci me laisse un goût amer et un conseil, si le guide exige un pourboire, sans vergogne, comme il l'a fait avec nous, refusez de lui donner et mettez le directement la "tip box" à la réception car sinon les pisteurs pygmées qui nous accompagnent ne recevront rien ! A la fin de la visite on a demandé à chacun d'être l'ambassadeur du parc de Kahuzi-Biega. Désolée, mais cette fois-çi, je ne le serai pas !
dimanche 13 avril 2014
RDCongo : Lupita Nyong'o fait son entrée à Rubana
Rubana vous ne connaissez pas. C'est normal. Il y a trois mois je ne
connaissais pas non plus, mais là-bas, en RDC, à vingt minutes en
bateau de Baraka, sur la presqu'île d'Ubwari, des femmes viennent de
découvrir, pour la première fois, les magazines féminins et
l'actrice kényane Lupita Nyong'o.
http://blogs.lexpress.fr/styles/froggista/2014/01/13/lupita-nyongo-future-reine-des-tapis-rouges/ |
Lors d'un déplacement précédent à Rubana, il m'était venu à
l'idée de revenir voir ces femmes pour qui la beauté importait
tant, avec des magazines féminins, pour saisir leur étonnement et
enregistrer leurs réactions. L'auditoire en place, je commence à
feuilleter avec elles, les magazines africains que j'avais
sélectionnés. Le silence. Elles approchent leur visage des
mannequins immortalisés sur papier glacé et se regardent
dubitatives. Les femmes au teint clair et aux longs cheveux séduisent
et arrive enfin Lupita Nyong'o. Elles secouent la tête et froncent
les sourcils. Alors comment la trouvez-vous ? « Elle n'est
pas belle, elle est trop noire et ses cheveux sont trop courts ».
Je les laisse s'exprimer et leur montre de nouvelles photos de la
star kényane, éblouissante dans sa robe de gala rouge. La robe fait
son effet. Je leur explique qu'il s'agit toujours de la même
personne, qu'elle est africaine comme elles, qu'elle vient d'un pays
poche du Congo et qu'elle est considérée comme l'une des plus
belles femmes du monde. Les origines africaines de Lupita, la
proximité des deux pays et sa célébrité stimulent leurs rêves.
« Mais nous, qu'est-ce qu'il faut faire pour être comme
elle » ? Pour dissimuler mon embarras, je pose mon regard
sur une petite fille de 9 mois et m'attarde sur ses grands sourcils
dessinés au crayon noir. « On va s'acheter du mascara au
marché de Baraka », dit l'une d'elles d'un ton enjoué et on
sera encore plus belles qu'elle ». Lupita Nyong'o vient de
faire son entrée à Rubana. Sans doute ne retiendront-elles pas son
nom mais un après-midi d'avril, sous le grand manguier de la place
du marché de Rubana, elle aura fait naître chez ces jeunes
cultivatrices coupées du monde, l'espoir d'être, un jour, célèbres
et de voyager bien au-delà de leur presqu'île.
mercredi 2 avril 2014
RDCongo : Le Sud-Kivu en musique
Ecoute…
TEXTE ET MUSIQUE : Serge
RAMAZANI L.
Quelque
part sur terre on ne sourit plus
Quelque
part sous les cieux on ne vit plus
L’existence
elle-même, un lourd bagage
Le
bonheur, le vrai regard, en voyage
Vous
ne pouvez pas y croire
Par
peur violente de le voir
La
petite gamine vit l’enfer
La
bonne femme humiliée
Le
puissant mâle effondré
La
vieille mère châtiée
Et
La petite fille perd son cœur en fer
Ecoute le son qui dérange ton esprit
Tu
comprendras bien leurs cris
Ecoute le vent transportant leur douleur
Tu verras alors sa couleur
Violer
se tuer, violer se détruire
La
femme est précieuse, sacrée
La
violer c’est empêcher l’avenir
La
violer c’est aveuglé les années
Ecoute le son qui dérange ton esprit
Tu comprendras bien leurs cris
Ecoute le vent transportant leur douleur
Tu verras alors sa couleur (X2)
Quelque
part dans ton cœur, les larmes
Quelque
part dans tes yeux, son âme
Son
existence, son bagage
Son
bonheur, un voyage
Vous
ne pouvez pas y croire
Par
peur violente de le voir
La
petite gamine vit l’enfer
La
petite fille perd son cœur en fer
La
bonne femme humiliée
Et
la vieille mère châtiée
Ecoute le son qui dérange ton esprit
Tu comprendras bien leurs cris
Ecoute le vent transportant leur douleur
Tu verras alors sa couleur (X2)
Elles
disent…
TEXTE ET MUSIQUE : Serge RAMAZANI
L.
Où
est parti ce soleil qui brillait hier
Où
est partie cette lune qui chantait bien
Où
est parti l’amour, notre héritage
Où
est partie cette promesse si claire.
Où
est partie l’armée qui protégeait le peuple
Où
sont partis ces dirigeants sérieux
Où
est parti ce respect aux femmes
Où
sont parties ces promesses peu vraies
Ils
étaient nombreux, ils ont violé ma mère
Ils
étaient armés, ils ont violé ma sœur
Ils
étaient nombreux, ils ont violé ce bébé
Ils
ont pris mon père à la gorge
Ils
ont tiré sur mon frère
R/ Pourquoi un monde sans lois
Pourquoi les filles aux abois
On viole, on tue
On oublie ce qu’est la femme.
Pourquoi un ciel en bois
Pourquoi les hommes sans droit
On viole, on fuit
On tue sa mère, sa nation.
jeudi 20 mars 2014
Un détecteur de mensonges particulier
On se souvient tous de Basic Instinct et de Sharon Stone soumise au
détecteur de mensonge pour mesurer ses réactions physiologiques et
détecter ainsi si oui ou non elle avait commis les crimes au pic à
glace. Mais ce que l'on sait moins, c'est que les premiers détecteurs de
mensonges utilisant les réponses physiologiques d’un suspect datent de
-1000 avant J.C., et qu'on les trouvait en Chine. En effet, les
personnes suspectées de mentir étaient obligées de mâcher du riz sec
avant de le recracher et si le rejet était sec, la personne était alors
déclarée coupable car la peur assèche la bouche et diminue la
salivation.
Lors de mes pérégrinations au Congo, mon attention fut attirée par un objet étrange aperçu chez un antiquaire. Une statuette en bois, d'une trentaine de centimètres, composée de deux parties : d'un socle et d'un buste et de deux bras posé en équilibre sur le socle. Cette statuette était naguère utilisée dans les tribunaux pour détecter si les suspects mentaient ou non. Si la partie mobile de la statuette se mettait à tourner et tombait du socle pendant l'interrogatoire, l'accusé était immédiatement condamné, en revanche, si la statuette restait immobile le prévenu était maintenu en liberté. Ce qui est absolument fascinant dans cette statuette est la façon dont le buste tient en équilibre alors qu'il est simplement posé sans rien pour le retenir. Maintenant pour avoir vu des tribunaux au Congo (Sud Kivu), sans murs, ouverts au vent, juste avec un toit, je me demande, comment cela se passait quand la météo n'était pas faste. Sans doute y a-t-il eu des personnes injustement condamnées parce que les Dieux du vent avaient décidé de se lever. Mais personne ne nous le dira jamais.
Lors de mes pérégrinations au Congo, mon attention fut attirée par un objet étrange aperçu chez un antiquaire. Une statuette en bois, d'une trentaine de centimètres, composée de deux parties : d'un socle et d'un buste et de deux bras posé en équilibre sur le socle. Cette statuette était naguère utilisée dans les tribunaux pour détecter si les suspects mentaient ou non. Si la partie mobile de la statuette se mettait à tourner et tombait du socle pendant l'interrogatoire, l'accusé était immédiatement condamné, en revanche, si la statuette restait immobile le prévenu était maintenu en liberté. Ce qui est absolument fascinant dans cette statuette est la façon dont le buste tient en équilibre alors qu'il est simplement posé sans rien pour le retenir. Maintenant pour avoir vu des tribunaux au Congo (Sud Kivu), sans murs, ouverts au vent, juste avec un toit, je me demande, comment cela se passait quand la météo n'était pas faste. Sans doute y a-t-il eu des personnes injustement condamnées parce que les Dieux du vent avaient décidé de se lever. Mais personne ne nous le dira jamais.
dimanche 2 mars 2014
Qinterview avec Véronique Ahyi-Hoesle - traduit de l'allemand
L'heure est venue de donner votre
première Qinterview. Les lecteurs ont choisi de vous connaître
davantage. La Qinterview paraîtra sur la page Qindie.de et dans son
bulletin. Nous attendons vos réponses avec impatience.
Qui êtes-vous et que faites-vous
en termes d'auto-édition ?
Qu'est-ce qui vous a
décidé à publier vous-même vos livres ?
Quelles sont
vos expériences passées avec l'auto-édition ?
C'est ma première expérience. Sortir
de l'anonymat parce que les lecteurs de Qindie ont voulu me connaître
davantage me semble déjà très encourageant car la concurrence est
rude et que le nombre de livre auto-édités ne cessent de croître.
Que pensez-vous
problématique dans l'auto-édition ?
Ce qui est sans doute le plus frustrant
dans l'auto-édition est l'anonymat. Il est difficile de sortir du
lot, d'être médiatisé, d'avoir de bonnes retombées car tout le
monde se déclare auteur. Chacun pense avoir une histoire géniale à
raconter avec un style, des tournures, des mots qui ne sont pas
toujours appropriés à la littérature. Je pense qu'il faudrait une
meilleure sélection. Il est d'autre part impératif de faire lire et
corriger ses livres par des professionnels pour ne pas tirer le
niveau des romans auto-édités vers le bas.
Qu'est-ce qui
vous semble utile pour résoudre le problème ?
Qindie est déjà une belle alternative
puisqu'elle décerne des labels de qualité aux romans qui le
méritent. Au moins le lecteur sait que tous les romans avec le sigle
de Qindie ont été lus et approuvés par un comité de lecture et
que ces romans sont correctement écrits. Maintenant, une fois que
les livres ont été sélectionnés et que de surcroît ils plaisent
aux lecteurs, il serait souhaitable que Qindie par exemple suivent
ces auteurs pour les promouvoir comme vous avez déjà commencé en
donnant la parole à certains auteurs et en proposant le
téléchargement gratuit de leur livre. Pour un auteur il est
important que son livre soit lu. Les retombées financières ne sont
qu'aléatoires.
Pourquoi
choisissez-vous délibérément le chemin ardu de l'auto-édition ?
Je crois avoir déjà répondu à la
question. Le chemin difficile peut s'avérer à un moment être le
plus facile. En ce qui me concerne, j'ai résilié mon contrat avec
ma maison d'édition, car je n'étais pas satisfaite. Le livre était
trop souvent en rupture. Comme je voulais que le livre continue à
être publié et soit disponible pour répondre à la demande, j'ai
choisi de l'auto-éditer. Le format, les caractères, le papier, la
couverture, tout existait déjà. Il ne m'a donc pas été difficile
de « switcher ». Pour les autres livres, il est évident
que je m'y prendrai différemment car j'aurai déjà eu mon
expérience.
Qui sont vos
lecteurs test et pourquoi eux ?
Mon mari, des amis au sens critique
exacerbé et, quand le livre a été retravaillé, des lectrices
professionnelles pour avoir un feedback professionnel ou une
traductrice de livres. Il faut que le livre soit parfaitement clair
et les mots extrêmement précis pour pouvoir le traduire et les
commentaires d'une traductrice me sont précieux.
Avez-vous déjà
eu une rencontre avec un fan qui vous a inspiré une idée?
Plutôt un détracteur car même si
vous n'êtes pas d'accord avec ce qu'il vous dit, il en reste
toujours quelque chose. L'un d'eux m'a donné l'envie de l'intégrer
dans un prochain roman. Les détracteurs sont parfois des personnages
intéressants par leurs contradictions, leurs propos erronés, et
quand vous cherchez derrière, vous découvrez de vrais personnages
de roman.
Vous
arrive-t-il parfois que les personnages fassent ou disent autre chose
que ce que vous avez prévu?
Bien sûr et cela provoque parfois une
rupture dans l'écriture qui peut durer assez longtemps. Parfois les
personnages vous éblouissent dans leur répartie parfois vous les
détestez.
Comment s'est
changée votre vie quotidienne au cours de l'écriture?
Je ne peux pas dire que ma vie
quotidienne a changé. Je suis peut-être plus attentive à ce qui se
passe autour de moi car en fait tout peut être utilisé dans
l'écriture d'un roman. La mémoire a une capacité à garder et à
classer les informations qui est absolument extraordinaire. Je suis
toujours surprise de voir ce qui peut rejaillir de ma mémoire. Cela
me fascine littéralement.
Que faites-vous
quand vous n'écrivez pas ?
Pour moi la vie ce n'est pas que
l'écriture, c'est lire, aller aux spectacles, aux concerts,
rencontrer des amis, passer du temps avec les personnes que j'aime,
flâner, voyager et jouer au golf.
Qu'est ce qui
vous a conduite à l'écriture? Par qui ou quoi ?
C'est un désir que je nourris depuis
longtemps, que j’avais commencé à concrétiser quand j'étais
beaucoup plus jeune et que j'avais abandonné. Comme je suis
journaliste, il est toujours très facile de sauter le pas et de se
lancer dans l'écriture d'un livre qui peut-être un roman ou autre.
Mon rédacteur en chef à Dakar m'avait suggéré d'écrire un livre,
puis des amis. Mais, celui qui eut gain de cause est mon mari qui a
su me donner confiance en moi, car écrire un roman est un travail de
longue haleine. Pour m'encourager, il m'avait cité l'exemple du
faucheur qui regardait chaque soir derrière lui ce qu'il avait
fauché et jamais devant pour ne pas être découragé. Un jour, à
force de persévérance, il s'était retrouvé de l'autre côté du
champ. C'est le moment où vous taper le mot fin de votre roman.
Qu'aimez-vous
dans l'écriture et qu'est-ce que vous aimez le moins ?
J'aime la liberté qu'offre l'écriture
mais beaucoup moins la discipline qui est indispensable. Écrire un
livre c'est beaucoup de travail, beaucoup de stress. Il y a des
moments de perte totale de confiance car votre histoire n'avance plus
ou que votre style s'égare. Parfois, vous ne pouvez même plus
rédiger une phrase correctement. Vous avez envie de pleurer et le
doute qui s'installe en vous peut vous poursuivre longtemps :
plusieurs semaines ou plusieurs mois. La fragilité de l'écriture
m'effraie aussi. Il ne faut rien pour bloquer votre écriture. Et
cela peut arriver à n'importe quel moment. Écrire vous rend
vulnérable. Vous ne pouvez pas écrire sans dévoiler une partie de
vous-même, et les critiques sont parfois des coups de poignard dans
votre ego.
Comment gèrent
ton conjoint / ta famille ta "folie d'écriture" ?
Je ne suis pas atteinte de folie
d'écriture. Mon conjoint me soutient. Un peu trop parfois et nos
enfants me jugent souvent trop dure dans mes écrits.
Qu'aimez-vous
lire? Quel genre? Quels sont vos auteurs préférés ?
J'aime les policiers quand je suis
fatiguée. Sinon, j'aime les romans (Toni Morrison, Ken Folliett,
Paulo Coelho, Mariama Bâ, Tahar ben Jelloun, Metin Arditi, Philip
Roth, ... ) et quand le moral flanche : Sénèque.
Lorsque tu lis
un livre, tu le lis comme une personne lambda ou comme un auteur ?
Je lis un livre comme n'importe quel
lecteur car c'est avant tout un plaisir, mais parfois je me surprends
à prendre des notes quand certains passages me séduisent car j'ai
toujours un crayon et un papier à côté de moi. J'aime être
séduite par les livres que je lis aussi bien par le fond que par la
forme. Je trouve qu'il y tellement, tellement d'auteurs talentueux
que je doute encore plus de moi. A d'autres moments, j'ai
l'impression de perdre mon temps, parce que le livre est
inintéressant, (les histoires sont parfois d'une rare nullité)
redondant, et que le style se veut précieux. Dans ce cas,
j'abandonne, car il y a trop de bons livres à lire sans perdre mon
temps avec la médiocrité.
Quel livre
aurais-tu aimé avoir écrit toi-même ?
...Difficile à dire, Il y a beaucoup
d'auteurs que j'aime et que j'admire pour leur style et leur
imagination. Mais je pense que j'aurais aimé écrire de la poésie
comme Rimbaud, Eluard ou Verlaine car pour moi la poésie est un
exercice extrêmement difficile et un beau poème est un baume pour
l'âme.
Quelles sont
les critiques que tu as le plus aimées ou qui t'ont le plus
contrariée ?
La critique positive est sans doute
celle où l'on m'a dit que mon livre était trop court et que les
derniers chapitres étaient trop rapides car ces lecteurs se
sentaient frustrés de terminer mon livre aussi rapidement. Pour moi
ne pas avoir envie de terminer un livre est un immense compliment. Ce
qui m'énerve, en revanche, ce sont les critiques souvent non fondées
qui émanent de personnes qui n'ont jamais rien écrit, qui ont des
avis sur tout, qui expliquent votre livre mieux que vous, l'auteur,
avec une absence de sensibilité déconcertante.
Quel est ton
prochain projet ?
J'ai déjà un autre roman qui est
pratiquement terminé et je travaille actuellement sur un livre qui
sera constitué de portraits de personnes vivant au Sud-Kivu en
République Démocratique du Congo. Cette région a longtemps été
une zone de guerre (et l'est encore parfois), mais la population est
là avec ses histoires, ses sourires et ses larmes.
Où est-ce qu'on te trouve sur
l'Internet?
https://www.facebook.com/pages/V%C3%A9ronique-Ahyi-Hoesle/576675549072165
http://ahyi-hoesle.blogspot.com
http://www.rfi.fr/emission/20101214-1-veronique-ahyi-hoesle/
http://www.newtimes.co.rw/news/index.php?i=14974&a=52894
mercredi 12 février 2014
Extrait du livre que j'écris : "Portraits du Sud Kivu"
Seule sur les routes d'un Congo en guerre
"Chassée du foyer conjugal par son mari, à Bukavu, Aimée, en février 1998, enceinte de quatre mois, deux enfants en bas âge et une valise, sillonne les routes d'un Congo toujours en guerre. Ses souvenirs embuent son regard et altèrent sa voix. Elle chuchote comme si elle voulait taire la souffrance qui l'étreint encore. Je la laisse se ressaisir. Elle fixe un point imaginaire sur le napperon qui recouvre la table de son salon. Pour faire diversion, je regarde par la porte ouverte une jeune fille qui prépare des crêpes dans la cour sur un fourneau malgache. C'est rare de voir les gens cuisiner. Dans les maisons où j'étais allée les jours précédents, il n'y avait aucune trace de repas à midi. Pas même un biscuit ou une mangue posée sur la table. Manger à midi me confirme qu'Aimée, sage-femme à Baraka appartient aux nantis de la ville. « On peut continuer » me dit-elle avec un petit sourire d'excuse.
Le voyage de retour est chaotique. Les routes sont coupées. Les passagers doivent, à plusieurs reprises, descendre des véhicules et continuer le trajet à pied. Elle passe deux nuits dehors avec ses enfants sans savoir comment regagner Baraka. Les véhicules sont rares. Elle avance, seule, le cœur gros, minée par le chagrin, dans un pays en guerre. Son trajet, se terminera à Nundu à une trentaine de kilomètres de Baraka, dans la maison familiale... déserte. Ses parents sont partis en Tanzanie dans un camp de réfugiés".
Le voyage de retour est chaotique. Les routes sont coupées. Les passagers doivent, à plusieurs reprises, descendre des véhicules et continuer le trajet à pied. Elle passe deux nuits dehors avec ses enfants sans savoir comment regagner Baraka. Les véhicules sont rares. Elle avance, seule, le cœur gros, minée par le chagrin, dans un pays en guerre. Son trajet, se terminera à Nundu à une trentaine de kilomètres de Baraka, dans la maison familiale... déserte. Ses parents sont partis en Tanzanie dans un camp de réfugiés".
jeudi 6 février 2014
Histoire africaine
Sur la route, près d'Uvira (RDC), un véhicule réhaussé d'une croix en bois et de quelques fleurs déjà fanées à cause de la chaleur se déplace lentement. Un enterrement !
Dans la procession un officier que nous rencontrons souvent au bureau de l'immigration à la frontière du Burundi et du Congo. Il nous reconnaît et s'approche de nous, l'air grave, pour nous saluer. Est-ce un proche lui demande notre chauffeur qui le voit depuis déjà des années, pratiquement chaque semaine. Oui, c'est mon grand-père. Il était déjà âgé. Il avait au moins 148 ans. Quand on sait que l'espérance de vie au Congo ne dépasse pas les 60 ans. C'est plus qu'un miracle !
jeudi 2 janvier 2014
Afrique du Sud - Marché à l'Africaine
Plus grand que le Morning Market de Vientiane ou le marché Sandaga
de Dakar, celui de Durban est impressionnant par sa taille, (il
faudrait presque un GPS pour se repérer), et la diversité des
produits que l'on peut y trouver.
Si les étals de fruits et de légumes ont moyennement retenu mon attention car après toutes les années passées en Afrique, la viande exposée aux mouches ne m'impressionne plus et me semble d'une grande banalité, j'ai toutefois été frappée par le nombre de têtes de vaches qui étaient en train d'être dépecées. Des têtes aux yeux morts mais qui semblaient encore vous regarder et vous accuser de l'avoir sauvagement tuée. De quoi devenir végétarienne !
Mais ma préférence est allée sans aucun doute, vers les stands difficiles à photographier, ceux où l'on trouvait indifféremment des crânes de singe séchés, des sabots de cheval, des peaux de serpents, des morceaux de serpents, de crocodiles, d'iguanes, des insectes, des plumes sur des cadavres de volatiles suspendus, des milliers de choses bizarres et inattendues. Tout tentait à créer une ambiance macabre, irréelle et occulte.
Naturellement, quand j'ai voulu demander à quoi servait toutes ces choses étranges provenant sans exception d'espèces vivantes, les réponses m'ont été données avec une extrême parcimonie. Je me demande d'ailleurs si en cherchant bien, je n'aurais pas pu trouver un morceau d'humain, décapité pour avoir eu 6 doigts ou une quelconque autre anomalie.
Bref, si j'ai eu la certitude que toutes ces étrangetés étaient bel et bien utilisées à des fins occultes et servaient à guérir, rendre heureux, trouver un mari et le garder, devenir riche, puissant, réussir en affaire, enfin tout ce que l'être humain recherche, il me manque les posologies. Dommage, j'aurais eu plaisir à offrir à certaines de mes amies, dans un bel emballage avec un beau nœud aux couleurs sud-africaines, des phalanges de singe, des dents de crocodile, ou une tranche séchée de reptile à mon retour en France.
Si les étals de fruits et de légumes ont moyennement retenu mon attention car après toutes les années passées en Afrique, la viande exposée aux mouches ne m'impressionne plus et me semble d'une grande banalité, j'ai toutefois été frappée par le nombre de têtes de vaches qui étaient en train d'être dépecées. Des têtes aux yeux morts mais qui semblaient encore vous regarder et vous accuser de l'avoir sauvagement tuée. De quoi devenir végétarienne !
Mais ma préférence est allée sans aucun doute, vers les stands difficiles à photographier, ceux où l'on trouvait indifféremment des crânes de singe séchés, des sabots de cheval, des peaux de serpents, des morceaux de serpents, de crocodiles, d'iguanes, des insectes, des plumes sur des cadavres de volatiles suspendus, des milliers de choses bizarres et inattendues. Tout tentait à créer une ambiance macabre, irréelle et occulte.
Naturellement, quand j'ai voulu demander à quoi servait toutes ces choses étranges provenant sans exception d'espèces vivantes, les réponses m'ont été données avec une extrême parcimonie. Je me demande d'ailleurs si en cherchant bien, je n'aurais pas pu trouver un morceau d'humain, décapité pour avoir eu 6 doigts ou une quelconque autre anomalie.
Bref, si j'ai eu la certitude que toutes ces étrangetés étaient bel et bien utilisées à des fins occultes et servaient à guérir, rendre heureux, trouver un mari et le garder, devenir riche, puissant, réussir en affaire, enfin tout ce que l'être humain recherche, il me manque les posologies. Dommage, j'aurais eu plaisir à offrir à certaines de mes amies, dans un bel emballage avec un beau nœud aux couleurs sud-africaines, des phalanges de singe, des dents de crocodile, ou une tranche séchée de reptile à mon retour en France.
Durban, sur les traces de Gandhi !
Difficile de se rendre à Durban sans aller à Inenda, à une
vingtaine de kilomètres, visiter la maison de Gandhi détruite
après des affrontements entre indiens et noirs en 1985 et reconstruite à
l'identique et l'imprimerie qu'il avait créée en1904. Car c'est en
Afrique du Sud que Mahatma Gandhi, de
son vrai nom Mohandas Karamchand Gandhi, a développé sa
stratégie de désobéissance civile non-violente, à la fin du 19ème
siècle. Après avoir été renvoyé d'un compartiment réservé aux
blancs, Gandhi, Choqué par la discrimination raciale dans ce pays,
organise la lutte de la communauté indienne pour ses droits
civiques et contre les lois ségrégationnistes. Ce qui lui vaudra
plusieurs séjours en prison, jusqu’à son retour en Inde, en 1914.
Pendant son séjour en Afrique du Sud, Gandhi a vécu avec son épouse et ses enfants 10 ans à Inenda à lisière du township. Sa maison classée au patrimoine national abrite aujourd'hui des documents et des photos de Gandhi.
Au début de la deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l'effort de guerre s'ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. En 1904, après avoir fondé le journal Indian opinion, il rachète peu après l'établissement Phoenix, qui devient la Tolstoï farm, nommé en l'honneur de l'écrivain, où tous les rédacteurs du journal participent aux travaux agricoles et reçoivent le même salaire sans distinction de métier, de nationalité ou de couleur de peau. Enfin, c'est pendant son séjour à Inenda qu'il élabora son idéal de résistance passive qu'il met en pratique pour la première fois en 1906.
Le combat de Gandhi contre le racisme, sa résistance à l’oppression par le biais de la désobéissance civile de masse et sa politique de non violence influencèrent de nombreux leaders dont Martin Luther King et Mandela.
Pendant son séjour en Afrique du Sud, Gandhi a vécu avec son épouse et ses enfants 10 ans à Inenda à lisière du township. Sa maison classée au patrimoine national abrite aujourd'hui des documents et des photos de Gandhi.
Au début de la deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l'effort de guerre s'ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. En 1904, après avoir fondé le journal Indian opinion, il rachète peu après l'établissement Phoenix, qui devient la Tolstoï farm, nommé en l'honneur de l'écrivain, où tous les rédacteurs du journal participent aux travaux agricoles et reçoivent le même salaire sans distinction de métier, de nationalité ou de couleur de peau. Enfin, c'est pendant son séjour à Inenda qu'il élabora son idéal de résistance passive qu'il met en pratique pour la première fois en 1906.
Le combat de Gandhi contre le racisme, sa résistance à l’oppression par le biais de la désobéissance civile de masse et sa politique de non violence influencèrent de nombreux leaders dont Martin Luther King et Mandela.
mercredi 1 janvier 2014
Les chutes Victoria vues du Zimbabwe
Avant de nous rendre à Durban, nous avons, nous aussi, voulu nous arrêter à Victoria Falls. Une heure et demie de vol de Johannesburg, vingt minutes de voiture et vingt minutes de marche et nous nous retrouvons face à un spectacle magnifique. Longues de près de 2 km, elles sont situées sur le fleuve Zambèze qui constitue à ce endroit la frontière entre la Zambie et le Zimbabwe. Elles peuvent atteindre, à certains endroits, une hauteur de 108 mètres.
Connues des populations locales sous le nom de Mosi-oa-Tunya, "la fumée qui gronde", elles furent baptisées en l'honneur de la reine du Royaume-Uni, "Victoria Falls" par l'explorateur écossais, David Livingstone, qui fut le premier européen à les observer en 1855.
Nous ne connaissons pas encore les Niagara Falls, mais nous irons les voir à notre prochain voyage au Canada, mais une chose est sûre, les chutes Victoria sont absolument spectaculaires.
Dans la brume des chutes:
Afrique de Sud - Shakaland, une journée avec les Zoulous
A près de deux heures de voiture de Durban, si on ne se perd pas, Shakaland, bien que touristique vaut le détour. Caché dans les collines, vous pouvez y passer une journée, si vous le souhaitez, et même plus car des cases sont aménagées pour recevoir les touristes plus longtemps. De guerriers, ils sont devenus de redoutables hommes d'affaires où tout est parfaitement orchestré pour le touriste. Dès votre arrivée, un Zoulou, en tenue traditionnelle, vous accueille et vous conduit à la réception (impossible de ne pas payer) et vous choisissez votre programme : projection d'un film (dans un case climatisée), visite du village, repas zoulou et danse.
Le guide qui ne manquait pas d'humour, nous a fait découvrir les traditions et l'habitat zoulou : une case pour l'homme dans laquelle il vit seul, d'autres pour ses femmes et les enfants en bas âge, une pour les adolescentes et une autre pour les adolescents mâles, toujours à la droite pour qu'ils puissent se saisir de leur lance et attaquer l'animal du coté droit en cas de danger. Au cours de cette visite, il était intéressant d'assister au choc des cultures et des sexes : des jeunes sud-africaines, noires, attaquaient avec véhémence le guide, ses propos sur la polygamie et la soumission de la femme. La démonstration des danses guerrières vous fait froid dans le dos et vous êtes heureux de ne jamais les avoir rencontrés en face de vous.
Pendant la visite à Shakaland, la présence du roi Shaka vous accompagne car non seulement sa mère est née près du village, mais lui-même a grandi dans une colline voisine. Jusqu'à présent il demeure un culte chez les Zoulous qui représentent environ 7 % de la population sud-africaine soit près de 10 millions d'individus.
Vous ne pouvez terminer la visite sans boire de la bière dans une calebasse et à ce moment, mieux vaut ne pas penser aux dizaines de personnes qui ont déjà trempé leurs lèvres avant vous. Mais l'alcool détruit les bactéries, parait-il.
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